mercredi 31 juillet 2019

SONNET POUR NAZAIRE DOGBÉ





Je passe pour avoir fait le conservatoire,
Jeune compositeur togolais aux accents
Modestes. Arrangeur, tous mes morceaux récents
Ont connu un succès fulgurant. Promontoire,

Je cache mon génie avant le consistoire,
Redevant à l’Ancien des jours, reconnaissant
À la source de mes talents. Élan naissant,
J’ai chanté le psaume vingt-quatre, réfectoire

De ma production artistique. Organiste
Accompli, j’emballe l’église sur ma piste
De danse, fédérant les musiciens, vertu

Dans l’âme, pour asseoir le règne millénaire
Du chant restauré par notre céleste Père.
J’ai déjà porté la tunique qui s’est tue.

Ananivi Hosé KOUDOUOVOH
5 novembre 2017 – Lomé.

mardi 30 juillet 2019

YÉHOЇAQIM PARLE :





J’ai été porté au pouvoir par une armée
Étrangère, grâce au soutien de mes collègues
De la sous-région, pour faire ce que me lèguent
Mes suzerains. Vassal à vie, j’ai réarmé

Des rebelles qui me feront la peau. Charmé
Par le trône, je n’ai pas hésité, vieux bègue,
À mettre à feu et à sang mon pays. Délègue
Le pouvoir au chef des insurgés ! Proclamez

La réconciliation nationale ! Rendez
À la justice le héros ! Appréhendez
Les autres suspects ! Et vous verrez bien comment

Dans les médias, acquis à notre belle cause,
Nous vous flatterons. J’ai quand même un Petit Chose : 
Je sais que j’ai perdu le bonheur du moment.

Ananivi Hosé KOUDOUOVOH
15 avril 2011 – Lomé.

FAURE GNASSINGBÉ CHANTE :





J’ai ostracisé le poète voyant chaque
Jour, inquiet, me sentant toujours léger devant
Lui. Ami d’enfance, je connais, redevant
À son frère Jeannot, notre parrain, Meschac,

Prédestiné à la gloire ! Toute l’arnaque
De mes godillots le vise. Toujours devant
Le danger, ferme dans la foi, son Dieu devant
Lui, je le vois franchir le Rubicon, Sischac

Décroissant fièrement ! Dans le leurre des mots,
Combattif pour Sion, j’ai scellé ses émaux
Et camées in petto, défendant son Tempo

Di Africa, au plus haut point, souvent surpris
Par sa constance sur le chemin. J’entrepris
De l’épauler à ma façon, sans entrepôt !

Ananivi Hosé KOUDOUOVOH
10 mai 2015 – Lomé.

TOCCATA D’ÉLISABETH





J’ai été frappé par ton accueil triomphal
La veille du Nouvel an, subjugué par ton
Regard lumineux, ton sourire marathon,
Ta robe de pourpre sur ton corps de féal.

J’ai été frappé par la colombe du Val
D’Oise, desserrant mes lacets, paroxyton,
Restaurant les murs de Jérusalem, fronton
Exceptionnel pour un rhapsode. Mon cheval

A gagné la course sans accroc, préférée
De la montagne de Sion, afférée
Au règne numineux et sonore de l’ère

« L’harmonieuse beauté ». Colza du mouvement,
Tu nourris ta maison d’adoption humblement,
Marquant tous les esprits, système modulaire !

         Ananivi Hosé KOUDOUOVOH
         10 juin 2019 – Cergy.  


LA STATUE DU COMMANDEUR




J'ai pris le pouvoir par un coup d'État. Ensuite,
J'ai régné d'une main de fer. Mais j'ai quitté
Le pouvoir, instaurant la démocratie. Thé
Vert de Chine, veillant au grain, toute poursuite

Illicite abrogée ! J'ai entraîné ma suite
Dans un État de droit. Je me suis acquitté...
J'ai promis au Ghana le repos. J'ai quitté
Le pouvoir sans accroc, réconfortant ma suite.

J'ai cédé le pouvoir à mon rival, kyrielle
De chardons embaumés ! J'ai laissé la sérielle
Dispute au profit d'un pays entreprenant.

J'ai hissé le drapeau ghanéen d'avant-garde
À sa place. Héros national, Vieille Garde,
Je suis le héraut de la liberté. Prégnant !

Ananivi Hosé KOUDOUOVOH
9 NOVEMBRE 2015 – LOMÉ.

SONNET POUR COMMANDANT




J’ai rêvé d’un monde sans frontières terrestres
Où chacun circule sans carte, sans visa,
Sans passeport, où la faim commande pizza,
Fufu, hamburger, riz avec plaisir équestre.

J’ai rêvé d’un monde sans armes de pédestres,
De voiliers, de ballons, d’étoiles… Tu misas
Sur ta soif de changer les humains, attisas
Ma flamme pour rendre témoignage aux bourgmestres.

J’ai rêvé d’un monde sans Mammon pour séduire
Les habitants de la terre où tu vas produire
En grande quantité la manne suffisante

Pour les élus. J’ai fait le vœu de déjouer
Les obstacles de la vision pour enjouer
La création triste, tête polarisante !

Ananivi Hosé KOUDOUOVOH
23 octobre 2013 – Lomé.

lundi 29 juillet 2019

VERS LA MAISON BLANCHE





J’ai fait le vœu d’œuvrer au bonheur de mon peuple
Sans brimer les autres. J’ai fait ce vœu prégnant
Devant l’Éternel des armées, annihilant
Toute tâche. Ô j’ai fait ce vœu au centuple,

Certaine d’établir l’équité ! Je décuple
Mes bénédictions, offrant aux habitants
Du nouveau monde une voix. J’ai fait, triomphant,
Le vœu d’œuvrer pour la justice. Dans mon peuple,

Je vais bannir toute misère, resserrant
L’étau pour bénir mon troupeau. Quand, desserrant
Les rangs, j’organise la fête de l’urim

Et du thummim, je vais dresser un pavillon
Pour léguer aux terriens la chanson de Villon,
Une ballade de dix pieds avec des rimes !

         Ananivi Hosé KOUDOUOVOH
         22 SEPTEMBRE 2016 – LOMÉ.




TOGBÉ ADÉDJIN CHANTE :





J’ai grandi au milieu des ronces et épines,
Habitué à la traîtrise. Mes aînés,
Satanistes fins, se moquent de mon luth, né
Pour régner. J’ai grandi au milieu des épines,

Souvent contraint d’aller au lit sans aubépine.
Mes frères scélérats ont vendu, parrainés
Par le despote, leur âme au diable. Freiner
Mon élan majestueux, leur solde ! Comme épine

Dorsale du repos, leur échec est cuisant.
J’ai grandi au milieu des ronces, recuisant
Mes frangins strapontins. Au four et au moulin,

J’ai changé leur dessein malveillant en romance
Pour garder la tête haute. J’ai dit recommence
À mon esprit. J’ai vu les lauriers, châtelain.

Ananivi Hosé KOUDOUOVOH
3 DÉCEMBRE 2015 – LOMÉ.


AUTOPORTRAIT 59


  


J'ai écrit l'éloge de Faure Gnassingbé
Quand personne ne vendait chère sa peau, quand
Ses détracteurs, nombreux, le couvraient de piquants.
J'ai protégé Faure, dans l'ombre pour Agbé,

Venant du cristal ! J'ai bloqué loir de Gagbé,
Le cercueil de Tado, le canard de Klikan...
Avecque grande joie. Crotté, vieux pélican,
J'intercédais le jour pour sa vie. Sans Togbé,

J'évinçai Kpatcha, Bodjona, Titikpina.
Cherchant la face de Dieu, RPT quina !
J'attendis sous l'orme, notre importante allée,

Pour sceller le temps de l'Arche de Noé, van
À la main ! Menaçant, l'Esprit veut un auvent
Pour caser le plan, à l'orée de Tamalé.

Ananivi Hosé KOUDOUOVOH
10 MAI 2015 –LOMÉ.

samedi 27 juillet 2019

PLÉNIÈRE À L’ASSEMBLÉE NATIONALE





J’ai promis à tous les députés togolais
Une année de grâce du Seigneur, mon refuge
Contre la tyrannie. Je fais d’eux des transfuges
De l’idéalisme et chante le Beaujolais

Dûment en leur honneur. De nombreux centrifuges
Ont choisi mon camp en secret pour verser lait
Maternel en lieu et place du sang. Balai
Étrange, j’étrangle les félins, vermifuges

Pour déparasiter Denyigba. J’ai joué
De la flûte enchantée au débat, déjoué
Les complots au repos. J’ai doublé ma prudence

Pour faire triompher la justice, ce pan
De mon règne glorieux sur le monde. Rampant,
Mon peuple gémit sous les décombres, cadence…

         Ananivi Hosé KOUDOUOVOH
         26 août 2013 – Lomé.

        


CHANT DE TRIOMPHE




J’ai reçu la Légion d’honneur en écoutant
La voix de l’Éternel et en cherchant à lui
Obéir. Je fais sa volonté par la pluie,
Le soleil, la neige, la grêle, déboutant

L’ennemi aux prises avec l’infamie, goûtant
Sans relâche au bonheur d’un héritier, celui
Qui œuvre patiemment pour le bien de tous. Huis
Clos, je prie au son du cor pour son règne, hâtant

Ainsi son royaume, son grand avènement.
Je conduis mes frères vers les eaux pleinement,
Étanchant leur soif sans fin, glorifiant notre

Père qui est dans les cieux, certain de fonder une
Nouvelle terre sans cri de détresse, une
Génération comblée de grâce, aux pas d’apôtres !

         Ananivi Hosé KOUDOUOVOH
         30 décembre 2013 – Lomé.

TROPHÉE DE GUERRE





J’ai bien rendu visite à mon beau-frère au centre
De santé mentale pour lui reprocher son
Éloignement conclu avec sa femme. Son
Sacerdoce royal amenuise mon ventre

Ouvert aux démons des églises. Épicentre
De Tyr, je mets souvent en épingle moisson
Ronflante pour tailler un ru près du buisson
Ardent. Ô je lui ai bien rendu visite, antre

D’un système décrié, houppelande effritée,
Charnière engobant le cadran solaire, thé
Vert aux parfums cruels. J’ai rendu visite au

Sel de la terre pour lui faire perdre sa 
Saveur, ceignant les reins pour aller en deçà
De ses attentes, vis plat protégeant tréteau.

Ananivi  Hosé KOUDOUOVOH
          30 janvier 2014 – Lomé.

SONNET POUR ÉHOUD BARAK





Général, ton rôle dans l’armée d’Israël
A été capital. Tes missions impossibles
À Beyrouth, à Tunis, à Tel Aviv, dicibles,
Dévoilent ton dessein. Tu deviens la prunelle

De leurs yeux en gérant la défense. Tes ailes
Renseignent ton pays au moment où, visible,
Ton règne devenait, sur la région, tangible.
Chef d’État-major et ministre, ta réelle

Arrivée aux fonctions les plus hautes témoigne
Que tu es pontifié. Premier ministre digne
De ce nom, tu voulais rassembler tout le peuple

D’Israël. Tu promets la « paix du brave » à tes
Grands voisins arabes. Tu as fait le retrait
Du Liban. Continue ton travail, bon disciple !

Ananivi Hosé KOUDOUOVOH
18 juin 2009 – Lomé.

AUTOPORTRAIT 49





J’ai couru après la terre de Bassar qui
M’a bien rejeté. J’ai couru après la terre
De Lassa qui m’a rejeté. Je viens, j’enterre
L’humiliation dans les flots. J’ai conquis

La toison d’or loin des bruits de la ville qui
M’a vu naître. J’ai peu de voix, dépositaire,
Du sacerdoce, sous l’orme. Moi, sédentaire,
Je bâtissais une maison nomade qui

S’écroulait constamment comme un château de cartes.
J’ai couru après la terre de Bassar, cartes
Sur table, livrant ô mon cœur à la vindicte

Populaire ! J’ai dit non à ce trafic, tant
Et si bien que mourir vaut mieux que vivre étant
Esclave d’une loi ringarde. Mon verdict !

Ananivi Hosé KOUDOUOVOH
07 février 2014 – Lomé.

vendredi 26 juillet 2019

COMPLAINTE SUR GEORGE VI


 




Je suis un roi normal : vainquant mon handicap

Tardivement, j’étais écarté de l’accès

Au trône des Windsor. Vivement, le procès

De mon frère, abdiquant, me fait garder le cap



Au sein des tempêtes du siècle. Je décape

Le Royaume-Uni lors de la guerre, succès

Retentissant auprès des Anglais, mes excès

M’emportant au départ d’Élisabeth. Sous cape,



J’ai fleuri son sceptre d’équité, déployé

Ses ailes au-delà des mers chaudes, ployé

Sciemment ses détracteurs, redoré son blason,



Étendu son règne pour accomplir les temps,

Parfait sa royauté à l’aune du printemps

Des quetzals, chantant les crêtes de ma maison !




Ananivi Hosé KOUDOUOVOH

26 juillet 2019 – Paris.


DEMAIN JOUR NOUVEAU




L’Éternel a brisé la désunion parmi
Les fils du Togoland. De nos jours, ce fleuron
De la liberté des peuples opprimés, pont
De douceur, réécrit l’histoire sans tamis,

Portant au firmament ses enfants. Agami,
Toute cette terre d’élection, éperon,
Va vibrer au rythme des cieux, deutéron,
Pour rendre à l’Afrique sa tiare, tatami

En veilleuse. Sur le pré carré, la Volta
Va drainer le limon hardiment sans quota,
Fédérant tout sur son passage, en abreuvant

Sa rive de fond en comble, dans le souci
De restaurer toute la création ici
Et maintenant. Pavé dans la mare, adjuvant !

         Ananivi Hosé KOUDOUOVOH
         10 septembre 2017 – Lomé.

PRÉSENTATION DU RECUEIL DE POÈMES INTITULÉ HANTZ EN ALEXANDRINS DE KOUDOUOVOH ANANIVI HOSÉ PAR M. AGBODJI KOSSI ISAAC LORS DE LA DÉDICACE QUI A EU LIEU CE 11 AVRIL 2015




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Mesdames,
Mesdemoiselles,
Messieurs,
Honorables invités,

La littérature togolaise dans son ensemble, la poésie particulièrement, engendre en ce jour, un nouvel enfant, un chef-d’œuvre tout à fait exceptionnel dans sa forme et dans son fond.
Depuis quelques temps, le poète sans égal, le sonnettiste hors pair, Monsieur KOUDOUOVOH Ananivi Hosé n’a cessé d’apporter à la littérature togolaise un renouveau qui la booste au-delà des frontières linguistiques et géographiques dans le monde entier. Celui que le public lecteur togolais a su surnommer « le Roi du sonnet » avait déjà publié depuis 2013 jusqu’à ce jour quinze recueils de poèmes dont Lamentations sur la Côte d’Ivoire, Sel et lumière dans ma cité, L’Entrée dans le repos de l’Éternel, Éducation, Le Temps de l’Afrique, L’Aigle de Dalia, Tempo di femina entre autres.
L’œuvre qui nous rassemble en ce jour est aussi un recueil de poèmes intitulé Hantz en alexandrins. Composé de 21 sonnets, cet ouvrage, selon le poète, « plante un nouveau décor dans la haute société, celle du show-biz, où ces sonnets sans tache ni ride exaltent une jeune fille célèbre, flambeau, étendard, porte-parole, avocate, thérapeute… d’une nation pilote que l’Afrique chérit, malgré la boue épaisse, la débâcle et l’ignominie ». C’est une véritable épopée qui vient assouvir la soif du lecteur togolais si l’on s’en tient tant au niveau du fond que de la forme.
En effet, Hantz en alexandrins est un recueil de rupture, mais une rupture exaltée, une rupture dans la façon d’écrire mais aussi dans la façon de dire. Hantz en alexandrins est aussi l’aboutissement d’un cheminement engagé depuis Tempo di femina où le poète avait jeté les bases de l’exaltation de la beauté féminine et l’amour au sens biblique du terme que le poète témoigne à l’endroit de toutes celles qu’il a croisées ou frôlées dans son parcours.
Par ces vers, KOUDOUOVOH Ananivi Hosé a le mérite d’avoir créé de puissants mythes féminins qui ont renouvelé les figures de l’amour dans la littérature. Il s’agit des figures comme Débora, Nadège, Hantz…
Il est passé de la splendeur lexicale (le choix et l’agencement des mots) à la teinture nominale, autrement dit, le poète impose aux mots qu’il choisit la place qu’il veut en fonction de l’effet qu’il cherche à produire.
Il a aussi porté les effets sonores aux nues, en les transformant en orchestration poétique, jeu des syllabes sonores d’un nom, d’un sujet ou d’un objet du poème.
Par ailleurs, il a métamorphosé la chute impressionnante en atterrissage glorieux et transformé le rythme saisissant en un chant sacré de l’âme.
Dans les 21 sonnets de Hantz en alexandrins, l’âme du poète se fond et se confond, c’est-à-dire s’unit à celle du personnage épique, celle qui porte le diadème et défend le Togo partout ailleurs. Le poète s’est singulièrement intéressé non à la beauté physique et intellectuelle (qui d’ailleurs accroche et séduit tout homme) dans l’épopée mais à celle de l’âme.
En somme, Hantz en alexandrins constitue une merveille qui hisse l’écriture du Roi du sonnet, les écrits du poète Ananivi Hosé KOUDOUOVOH au rang des œuvres immortelles.
Puisse le lecteur, purgé de tout préjugé, lire ces sonnets méticuleusement, sachant que chaque mot, chaque vers est l’émanation d’une inspiration qui allie le don et le polissage du don par l’apprentissage qui fait du poète le Maître de son art : l’art de la poésie.


Isaac Kossi AGBODJI

AVANT-PROPOS. CONSTRUIRE LE RÊVE TOGOLAIS DANS LES LIMBES DE LA PAIX ET DU DÉVELOPPEMENT, RÉVÉLÉS PAR L’ESPRIT DE VIE !



J’ai rompu avec les habitudes de la maison pour écrire ce recueil de poèmes étranges. J’ai rompu avec les puristes pour l’éclosion d’une aube nouvelle, à l’allure de diadème. J’ai rompu avec mon procédé d’écriture, affermi par le temps, pour tracer ces arabesques folles, à un moment critique de notre histoire tronquée, à réécrire !
En vérité, c’est sous le signe bizarre de la rupture qu’il faudra comprendre Hantz en alexandrins, mon seizième recueil de poèmes, rédigés dans l’intervalle d’un mois, par ordre de l’Esprit de Dieu, pour apporter mon soutien public à une icône, à une figure féminine, à l’avant-garde de l’affirmation du Togo dans le concert des nations.
J’offre à mes lecteurs et à mes auditeurs une image de l’égérie, simple et humble, mais audacieuse et imprévisible. J’ai coulé dans le marbre sa stèle, j’ai dressé son monument sur sa terre d’élection, au milieu des siens, afin de montrer au monde entier combien elle est comprise et aimée dans son pays !
Œuvre littéraire inédite, Hantz en alexandrins plante un nouveau décor dans la haute société, celle du show-biz, où ces sonnets sans tache ni ride exaltent une jeune fille célèbre, flambeau, étendard, porte-parole, avocate, thérapeute… d’une nation pilote que l’Afrique chérit, malgré la boue épaisse, la débâcle et l’ignominie.
Ce poème pictural traduit les aspirations d’un peuple opprimé, méprisé, réduit à la portion congrue par le péché, le manquement au but, le refus d’écouter la voix de l’Éternel et de lui obéir… Livré par le Créateur en courroux aux foudres des tyrans et consorts, sa servitude finie est amplement chantée dans ce florilège où l’héroïne fait corps avec le templum, l’espace oraculaire, délivré du joug de fer, pesant longtemps à son cou.
Vrai corps, texte liturgique, Hantz en alexandrins supplante le discours orthodoxe naïf et les reliques de la poésie dilettante de la femme aimée. Par-delà le chant épique, l’imagerie wagnérienne, actualisée et sublimée, défait la pourriture, enlève la souillure de l’incarnation, épure l’or à l’épreuve du feu de l’orfèvre…
Sur la lyre d’Orphée, j’ai psalmodié, épluché un tubercule de grand prix, voulant frayer un chemin dans le désert, au profit de l’autruche et du chacal qui glorifient le Père céleste pour la chose nouvelle qui fait déjà briller l’or de l’humanité, comme une étoile au firmament.
Lavis, ce lapis-lazuli fait entrer Alexandrine Yawa Hantz, alias Sandy Campell, la Miss Beauty Africa 2014, vivante au Louvre.
Puisse ce magistère nouveau auquel la reine de gloire prélude contribuer à parfaire notre intimité avec Dieu, à apporter la paix véritable à tous les humains, à voir l’éclatement des dons, constamment étouffés en la femme, pour un développement éternel, harmonieux, glorieux, inspiré par l’Esprit de vie qui restaure dans l’unité corps, âme et esprit, selon le plan originel du Créateur pour toute la création rayonnante.

Ananivi Hosé KOUDOUOVOH

AUTOPORTRAIT 33





J'aime ma mère comme un gamin. Benjamin
Reconnaissant, j'ai dû renoncer à la gloire
De l'Occident pour la suivre au Togo, couloir
Étroit entre rêve et réalité. Demain,

La postérité comprendra mes parchemins
Et mon sacrifice. Je pleure l'abreuvoir
Français qui m'a soûlé, tous les lits dérisoires
Sur lesquels ma passion a trouvé son chemin,

Le fameux doctorat auquel je tiens, séjour
Onéreux vers une carrière… J'ai toujours
Envie de mes tétées, de mes bains à l'eau chaude

Dont elle a le secret, de mes plats préférés,
À son ombre, de son écoute lacérée
Par le temps, de sa grande beauté émeraude…

Ananivi Hosé KOUDOUOVOH
30 août 2012 – Lomé.

jeudi 25 juillet 2019

LE FILET DE L’OISELEUR





J’ai frappé Gnassingbé Faure d’apoplexie,

L’anoxie du cerveau l’emportant promptement

Dans le séjour des morts : là-bas, subitement,

Il se souvient de sa prostitution, lexie



Des démons qu’il lèche chaque jour, dyslexie

De Mammon, étreint pour berner injustement

Le peuple togolais, asservi, vertement

Humilié par tyran, suzerain, sans vessie,



Dans le leurre des mots, seul miroir vagabond,

Retenant le repos de l’Éternel, Gabon,

L’affaissant au pied du glabre, réprimandant



Sa trahison qui se perpétue en Afrique,

Morcelée, divisée, massacrée pour du fric,

Assujettie par peur de ses fils, commandant…





Ananivi Hosé KOUDOUOVOH

25 juillet 2019 – Paris.

MACRON À BRÉGANÇON


         


J’ai défrayé la chronique à mon arrivée
Dans le Var, conscient des enjeux de ce moment
Particulier. Prince des nuées, mon roman
D’un spahi termine mon œuvre, dérivée

Précieuse de ma foi en l’avenir. Rivé
Aux besoins des Français, je ne sais pas comment
Écrire l’histoire des noces, mon froment
Identique à celui des Vosges… J’ai privé

Mon trône d’ambroisie pour taire les clameurs,
Certain de diriger sans tumulte. Rameur
Au long cours, je draine mon ruisseau sans lourdeur,

Décapant ma cité millénaire, ô éprise
De justice et d’équité ! À maintes reprises,
J’ai sonné l’olifant, enrayant la laideur !

         Ananivi Hosé KOUDOUOVOH
         24 juin 2018 – Lomé.



COMPLAINTE SUR PAULIN FREITAS




Tu fus un Ministre d’État indispensable
Et unique. Ta mort tragique à Abidjan
Le dix-sept mai quatre-vingt-neuf est un vibrant
Appel à l’unité togolaise. Rentable,

Ton engagement pour l’indépendance râble
Le Togo et fixe ta pensée. Éloquent,
Tu as discouru sans papiers, souvent, devant
Les Nations Unies. Ta fermeté remarquable,

En prison, après le coup d’État de soixante-
Trois, est une adresse authentique. Cent soixante
Ans après le putsch, ta fidélité au

Nationalisme va inspirer la jeunesse
De ton pays et ta gloire, une forteresse
Impénétrable, va resplendir du cachot…

Ananivi Hosé KOUDOUOVOH
13 août 2011 – Lomé.

SONNET POUR LAURENT GBAGBO




Président, ton combat pour l’affirmation
De ton pays retient toute notre attention.
Docteur en histoire, ta lutte pour les droits
Des Ivoiriens parcourt presque tous les endroits

De ta vie. Militant politique très fin,
Tu as bien ébranlé le pouvoir du dauphin
Comme du père de la nation. Ta victoire
Aux élections te donne une trajectoire

Nouvelle. Les conflits avecque les rebelles
Ont montré au monde la face des plus belles
Puissances. L’accord de paix de Ouagadougou

Fait voir ta volonté de sortir du grand trou.
Le peuple ivoirien te dressera la statue
Des immortels lorsque ta voix se sera tue.

Ananivi Hosé KOUDOUOVOH
10 juillet 2010 – Lomé.