vendredi 11 mars 2016

PRESENTATION DES HUIT RECUEILS DE POEMES : L’AIGLE DE DALIA, ÉDUCATION, FLEUVE DE VIE, JEUX RUSTIQUES, LA VIE AU CAMPUS, MATINÉE D’ORAGE, TEINTURE DE LA PAIX MONDIALE ET TEMPO DI FEMINA DE KOUDOUOVOH ANANIVI HOSE PAR M. AGBODJI KOSSI ISAAC LORS DE LA DEDICACE ORGANISEE PAR LE CLUB DE LECTURE PIERRE ANGULAIRE

La littérature togolaise amorce un grand virage dans son évolution dans la production des chefs-d’œuvre qui constituent des modèles, imposant leur esthétique aux siècles passés, présent et futurs. Nous célébrons en ce jour un événement qui, sous d’autres cieux rassemblerait Rois et Reines, Princes et Princesses, Hommes libres et Esclaves, hommes et femmes de tous les horizons. Malheureusement, la colonisation et notre manque de volonté de nous émanciper des clichés racistes et régionalistes nous ont toujours conduits à n’honorer les talents et les génies des gens de notre génération qu’après leur mort. Cependant, cette génération sera rendue coupable si elle cherche par tous les moyens à faire taire et à assassiner ceux qui, contre vents et marées protestent contre la vie chère, l’injustice, la mauvaise gouvernance, la misère au quotidien des populations africaines, le mensonge, la traîtrise, le vol, le viol, et que sais-je encore. Au rang de ces derniers, fait bonne figure depuis quelques temps le plus grand poète de tous les temps, M. KOUDOUOVOH Ananivi Hosé. D’avril 2013 à juin 2014, il a publié huit recueils de poèmes des plus engagés de notre histoire. Il s’agit des Lamentations sur la Côte d’Ivoire, Sel et lumière dans ma cité, L’Entrée dans le repos de l’Éternel, Hymne pour la réconciliation, Hollande au zénith, L’Évangile Obama, et Éducation, œuvre publiée sous format numérique. Ce que le poète avait pris un an pour réaliser, aujourd’hui, il le fait en un jour : huit nouveaux recueils de poèmes à l’ordre du jour. Il s’agit de : L’Aigle de Dalia, Éducation, Fleuve de vie, Jeux rustiques, La Vie au campus, Matinée d’orage, Teinture de la paix mondiale et Tempo di femina. D’un recueil de poèmes à un autre, la forme est la même, sauf quelques particularités qui ne sont que des innovations mises en œuvre par le sonnettiste KOUDOUOVOH Ananivi Hosé. Quant à la forme, elle se particularise d’un document à un autre. Ce que je n’oublierai pas de souligner dans cette présentation et qui est d’ailleurs la plus importante c’est la portée prophétique et évangélique de chaque recueil, le poète KOUDOUOVOH étant prophète et évangéliste de vocation. Vous trouverez dans chaque recueil de poèmes, des portraits que le poète fait de lui-même. Dans ces autoportraits et contrairement aux bons et brillants témoignages que les autobiographies, les journaux intimes, les mémoires ont toujours laissés de leurs auteurs, le poète KOUDOUOVOH ne fait aucun ménagement de sa personne dans ces textes. Le traitement qu’il s’inflige pour une vie meilleure, c’est le même qu’il applique aux autres pour un monde meilleur. Nous sommes tous conscients que le monde n’est pas meilleur. Pour l’améliorer, il y a des choses qu’on doit enlever pour changer la donne. Ainsi, dans L’Aigle de Dalia, recueil de 22 sonnets, le poète s’est penché sur la situation politique de son pays. D’une part, il met à nu l’œuvre de ceux qui maintiennent le peuple togolais dans la misère, de ceux qui refusent l’affranchissement des Togolais de tout joug. D’autre part, le poète chante comme un rhapsode, ceux qui participent à l’édification de la création entière. Ce qui est surprenant dans ce recueil, ce qui est extraordinaire, c’est que vous y trouverez un sonnet écrit en mina, langue maternelle du poète. Acteur et promoteur de la paix, le poète fait de L’Aigle de Dalia, la marque pratique de la paix mondiale qui va commencer à partir de son pays le Togo car dit-on, la charité bien ordonnée commence par soi-même. La Vie au campus, recueil de poèmes le plus court des huit, contient huit sonnets. Ce choix n’est pas l’effet du hasard. Il est d’une part l’émanation de la soumission du poète à la volonté de celui qui l’a appelé au ministère de la réconciliation. D’autre part, le chiffre huit est le chiffre du recommencement, d’un nouveau départ, du point de départ d’un cycle de sept jours. Noé, huitième génération depuis la création, est celui par qui toute la création devait se renouveler, le mal régnant alors à cause de la malédiction de la terre. Les huit sonnets de ce recueil parlent d’un nouveau départ de la vie éducative, l’université étant le summum, le globalisant. L’école actuelle n’a pu donner la solution au monde. La renaissance du campus va apporter la solution globale et éternelle par la formation de ceux qui à l’image de Daniel et de ses compagnons se soumettront à l’Esprit du Dieu vivant. Quant au fond, La Vie au campus montre dans sa diversité et dans sa complexité la misère dans laquelle nage étudiants et universitaires, une véritable prison. Le poète fait de la formation des hommes une vie à laquelle personne ne doit se dérober. Ainsi dans Éducation, recueil de poèmes cette fois-ci dans sa version imprimée comprend 70 sonnets, 30 de moins que la version numérique. Engagé et contestataire, ce recueil met d’abord l’accent sur cette façon d’humaniser l’être humain (accepter cette tautologie Messieurs et Dames), c’est-à-dire d’extirper de l’être humain ce qu’il y a d’inhumain, d’annihiler ce qu’il y a de bestialité, d’anormal. Cette façon de former et de forger l’être humain à la vie est ce que nous sommes convenus d’appeler l’éducation. La vocation du poète Koudouovoh a commencé là : en réalité, il a passé plusieurs années à former les jeunes gens confiés à ses soins. À cet effet, plusieurs poèmes sont consacrés dans Éducation, aux élèves, aux enseignants et à d’autres acteurs du système éducatif togolais. Éducation est ensuite une contestation de certaines décisions arbitraires et instinctives émanant des voix les plus autorisées du secteur éducatif qui renvoient universitaires et étudiants, enseignants et élèves à des congés supplémentaires momentanés de trois jours à deux semaines par an. Il est également une protestation une dénonciation de la précarité de la vie de toutes les couches sociales non seulement du Togo mais aussi de l’Afrique, car si ventre affamé n’a point d’oreilles, il n’a non plus ni force, ni tête pour réfléchir. Enfin nous lisons à travers les vers de ce recueil l’optimisme du poète en un lendemain meilleur des peuples africains. Ce lendemain n’est possible que si la jeunesse africaine se lève contre toute forme de médiocrité, de mendicité à laquelle les gouvernants africains soumettent leur peuple. La photo de couverture de ce recueil ne doit pas passer sous silence. Elle montre que tout le monde (enseignants/enseignés, oppresseurs/opprimés, gouvernants/gouvernés, pauvres/riches) doit être éduqué dans la nouvelle donne de paix et de gloire. Composé de 16 sonnets, le recueil de poèmes Fleuve de vie tire son nom d’Apocalypse 22 :1-5. Par ce recueil, le poète annonce l’écoulement simple, facile de l’Esprit de Dieu, clair, limpide comme du cristal qui balaie tout anathème du Togo, de l’Afrique et du monde afin d’extirper de toute vie l’égoïsme, l’orgueil, la haine, la traîtrise, tout ce qui la pourrit afin que toute la création baigne désormais dans la gloire et la paix. Fleuve de vie est aussi une l’expression d’une sincérité de cœur, l’appel à un retour vers son créateur. Dans Teinture de la paix mondiale, KOUDOUOVOH Ananivi Hosé décrit avec amertume le saignement des cœurs, les soupirs incessants des hommes à cause du manque de paix dans leur vie, leur foyer, leur famille et leur pays. Il dévoile sans peur la factice de paix dans laquelle les gouvernants africains et mondiaux plongent leurs populations pauvres et affamés, ne les nourrissant que de promesses de changement de la situation qui n’a jamais changé si ce n’est dans le sens du pire. Ce recueil est le reflet sans faille de la politique mensongère des gouvernants mondiaux. C’est pour cela que le poète, conscient de la condition déplorable des populations partout dans le monde, veut par ce recueil porter au monde son véritable habit de paix, un habit de gloire selon la promesse qu’il tient de Romains 16 :20 : « Le Dieu de paix écrasera bientôt Satan sous vos pieds. » L’éclosion de la paix mondiale, sera lorsque que les fils de Dieu, remplis de l’Esprit de Dieu, se manifesteront au monde. Dans les 24 sonnets que renferme le recueil de poèmes intitulé Matinée d’orage, le poète fait montre d’un mal être qui le ronge et l’empêche d’être libre. Sa guérison, il la trouve lorsque l’amertume sera arrachée des cœurs et que le mal ne sera plus une contrainte pour chaque vie mais la culture et la pratique du bien en tout temps sonneront comme une douce mélodie dans les cœurs. Matinée d’orage, c’est le cri de cœur d’un être malade d’amour et d’un cœur enclin au pardon. Le poète KOUDOUOVOH Ananivi Hosé n’a pas oublié celui qui, dès les premiers instants vers les études universitaires, lui a donné le goût pour les sonnets. Ainsi, il publie Jeux rustiques, allusion faite à Joachim du Bellay qui avait déjà publié au XVIe siècle un recueil poétique du même nom alors qu’il venait de divorcer du sonnet. Composé de 25 sonnets, ce recueil dévoile les manigances des autorités politiques qui sont plus à l’aise dans le mensonge que dans la vérité. Par ce recueil, l’auteur veut réconcilier et unir la création avec le créateur. Enfin, le dernier, le plus volumineux de tous, Tempo di femina, 129 poèmes. Dans cet ouvrage riche en couleurs, l’auteur y consacre tout ce qu’il a écrit sur la gent féminine et par-dessus tout veut amener la créature qui est l’épouse au créateur qui est l’époux. « Ton créateur est ton époux. » Par ces vers, le poète célèbre un temps où l’autorité de Dieu sera restaurée sur l’homme, un temps où la femme ne peut plus être marginalisée, un temps d’unité parfaite entre l’homme et la femme. C’est aussi le temps où l’on ne se trompera pas dans le choix conjugal, le temps où les talents longtemps étouffés dans les femmes s’épanouïront. Le poète y chante la femme l’être le plus marginalisé, symbole de la soumission à l’époux et donc de la soumission à Dieu. C’est aussi une invite faite aux hommes à se soumettre à Dieu pour l’équilibre du monde car un homme qui ne se soumet pas à Dieu ne doit pas s’attendre à ce que sa femme se soumette à lui. En somme, je ne saurai jamais le dire assez, le poète KOUDOUOVOH Ananivi Hosé est aujourd’hui inclassable. Cette séance de dédicace ne nous permettra pas de finir de chanter les mérites du poète qui fait aujourd’hui notre fierté. Nous invitons donc les lecteurs à lire avec des yeux ouverts les textes du Maître du sonnet et à en tirer profit.

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