samedi 17 mai 2014

MOT DE L’AUTEUR À L’OCCASION DE LA DÉDICACE DU RECUEIL DE POÈMES LAMENTATIONS SUR LA CÔTE D’IVOIRE D’ANANIVI HOSÉ KOUDOUOVOH, LE SAMEDI 6 AVRIL 2013, À LA MATERNELLE DE L’ÉCOLE ALPHA, À LOMÉ.

Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs, Auguste assemblée ! « Le souffle du Seigneur Dieu est sur moi, car le Seigneur m’a conféré l’onction. Il m’a envoyé porter une bonne nouvelle aux pauvres, panser ceux qui ont le cœur brisé, proclamer aux captifs leur libération et aux prisonniers leur élargissement
». J’ai écrit les Lamentations sur la Côte d’Ivoire, à la demande de mes élèves de la seconde générale A de l’année scolaire 2010-2011 de l’École Alpha, au lendemain du bombardement par la force Licorne de la résidence du Président Laurent Gbagbo. Cet acte violent et provocateur n’a jamais cessé de me hanter au cours des mois qui ont suivi ces frappes aériennes destructrices, ordonnées par la France colonialiste du Président Nicolas Sarkozy. Deux ans après la terreur, je me réjouis de prendre la parole devant vous, en tant que poète, dans le berceau de ce recueil de poèmes, pour dénoncer les commanditaires et les profiteurs de cette ignominie. La guerre civile en Côte d’Ivoire a détruit un pays africain au passé glorieux dont le reflet a attiré la jalousie des prédateurs qui ont organisé un vaste complot de déstabilisation pour briser ce célèbre miroir sous régional, avec la complicité de l’Afrique désorbitée et sans voix et la trahison de certains Ivoiriens égoïstes, cupides, assoifés de pouvoir. J’ai voulu, dans « mes vers tout remplis de fusain », flétrir non seulement l’hypocrisie de l’Occident impérialiste et fripon mais aussi la couardise ambiante des Africains, plus soucieux de l’intérêt personnel éphémère que de l’intérêt collectif, héroïque et éternel. Je ne voudrais pas revenir sur la litanie des exactions de la junte au pouvoir, avec son lot de discours démagogiques car le chaos actuel dévoile l’irrationnel de son arbitraire. Au contraire, j’aimerais saluer la mobilisation spontanée des « jeunes patriotes », à maintes reprises, pour porter secours à la patrie en danger, chaque fois qu’elle était assiégée, pour servir de bouclier humain au roi embusqué, pour choisir de mourir triomphants sous les balles des agresseurs qui croyaient que l’effet des baïonnettes suffirait à les désemparer. Je regrette la manipulation des consciences orchestrée par les médias occidentaux, malheureusement relayés par les chaînes africaines, englouties par la candeur et les moyens limités. Ainsi donc, au cours du conflit, Laurent Gbagbo et ses collaborateurs étaient passés à tabac, diabolisés par la métropole et ses alliés tandis que « ADO, LE ROITELET » était présenté comme un démocrate, un sauveur, le Messie. À l’heure du bilan, plus personne n’est dupe ! Le strapontin passe son temps à céder des contrats juteux aux grandes entreprises étrangères et « vit son martyre sur le trône immonde qui l’abandonnera ». Cependant nous croyons que la libération des détenus politiques sera une « opération éclectique » et le retour triomphal du Président Laurent Gbagbo, un impératif catégorique ! À l’aube de ce jour, point n’est besoin de crier sur les toits le retour des réfugiés politiques auxquels on prévoit l’échafaud parce que, de tous les horizons, des quatre coins du monde, un peuple debout affluera pour chanter en chœur l’hymne d’allégresse, à la gloire du Dieu vivant qui compatit aux douleurs de l’Afrique opprimée et prend soin de ses enfants car, contrairement aux préjugés, aux hérésies, à la mauvaise foi des prédateurs, le ciel est son trône et la terre son marchepied. Puisse cette œuvre littéraire contribuer à renouveler l’intelligence de l’Afrique endolorie et par-delà asseoir une paix véritable dans le monde, à l’heure où nous entrons dans le repos de l’Éternel qui a fait le ciel et la terre. Je vous remercie. Ananivi Hosé KOUDOUOVOH 05 avril 2013 – Lomé.

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