Mesdames,
Mesdemoiselles,
Messieurs,
Auguste
assemblée !
« Le souffle du Seigneur Dieu est sur moi, car
le Seigneur m’a conféré l’onction. Il m’a envoyé porter une bonne nouvelle aux
pauvres, panser ceux qui ont le cœur brisé, proclamer aux captifs leur
libération et aux prisonniers leur élargissement ».
J’ai
écrit les Lamentations sur la Côte
d’Ivoire, à la demande de mes élèves de la seconde générale A de l’année
scolaire 2010-2011 de l’École Alpha, au lendemain du bombardement par la force
Licorne de la résidence du Président Laurent Gbagbo.
Cet
acte violent et provocateur n’a jamais cessé de me hanter au cours des mois qui
ont suivi ces frappes aériennes destructrices, ordonnées par la France
colonialiste du Président Nicolas Sarkozy.
Deux
ans après la terreur, je me réjouis de prendre la parole devant vous, en tant
que poète, dans le berceau de ce recueil de poèmes, pour dénoncer les
commanditaires et les profiteurs de cette ignominie.
La
guerre civile en Côte d’Ivoire a détruit un pays africain au passé glorieux
dont le reflet a attiré la jalousie des prédateurs qui ont organisé un vaste
complot de déstabilisation pour briser ce célèbre miroir sous régional, avec la
complicité de l’Afrique désorbitée et sans voix et la trahison de certains
Ivoiriens égoïstes, cupides, assoiffés de pouvoir.
J’ai
voulu, dans « mes vers tout remplis de
fusain », flétrir non seulement l’hypocrisie de l’Occident impérialiste et
fripon mais aussi la couardise ambiante des Africains, plus soucieux de
l’intérêt personnel éphémère que de l’intérêt collectif, héroïque et éternel.
Je
ne voudrais pas revenir sur la litanie des exactions de la junte au pouvoir,
avec son lot de discours démagogiques car le chaos actuel dévoile l’irrationnel
de son arbitraire.
Au
contraire, j’aimerais saluer la mobilisation spontanée des « jeunes patriotes », à maintes reprises, pour porter secours à la patrie en
danger, chaque fois qu’elle était assiégée, pour servir de bouclier humain au
roi embusqué, pour choisir de mourir triomphants sous les balles des agresseurs
qui croyaient que l’effet des baïonnettes suffirait à les désemparer.
Je
regrette la manipulation des consciences orchestrée par les médias occidentaux,
malheureusement relayés par les chaînes africaines, englouties par la candeur
et les moyens limités. Ainsi
donc, au cours du conflit, Laurent Gbagbo et ses collaborateurs étaient passés
à tabac, diabolisés par la métropole et ses alliés tandis que « ADO, LE ROITELET » était présenté comme
un démocrate, un sauveur, le Messie.
À
l’heure du bilan, plus personne n’est dupe ! Le strapontin passe son temps à
céder des contrats juteux aux grandes entreprises étrangères et « vit son martyre sur le trône immonde qui
l’abandonnera ».
Cependant
nous croyons que la libération des détenus politiques sera une « opération éclectique » et le retour
triomphal du Président Laurent Gbagbo, un impératif catégorique !
À
l’aube de ce jour, point n’est besoin de crier sur les toits le retour des
réfugiés politiques auxquels on prévoit l’échafaud parce que, de tous les
horizons, des quatre coins du monde, un peuple debout affluera pour chanter en
chœur l’hymne d’allégresse, à la gloire du Dieu vivant qui compatit aux
douleurs de l’Afrique opprimée et prend soin de ses enfants car, contrairement
aux préjugés, aux hérésies, à la mauvaise foi des prédateurs, le ciel est son
trône et la terre son marchepied.
Puisse
cette œuvre littéraire contribuer à renouveler l’intelligence de l’Afrique
endolorie et par-delà asseoir une paix véritable dans le monde, à l’heure où
nous entrons dans le repos de l’Éternel qui a fait le ciel et la terre.
Je
vous remercie.
Ananivi
Hosé KOUDOUOVOH
05
avril 2013 – Lomé.
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