Vieux
Mirador
est une image que j’ai empruntée au prophète Habacuc qui veillait souvent à son
poste, attendant ce que l’Éternel lui dirait. Son ministère paisible m’a
influencé à l’heure de la crise sociopolitique au Togo, veillant au grain pour
connaître le mystère de la foi, la volonté de Dieu, la conduite à tenir devant
les manifestations populaires, réprimées violemment par les forces de l’ordre,
de sécurité et de défense.
J’unis
ma voix à toutes les voix qui réclament les libertés, la fin de l’oppression
abjecte du peuple togolais, l’épanouissement de toutes les couches de la
population de notre pays. Je laisse un témoignage éloquent d’une période
trouble de notre histoire, jouant mon rôle de scribe de mon temps avec
dévotion.
J’ai
intégré à ma démarche vers la terre promise plusieurs tableaux : scènes
intimes, dénonciation des maux qui minent la société, satire de l’Église
complaisante de la tyrannie, rongée par la cupidité et la peur du pouvoir,
regard lucide sur l’étranger etc.
J’ai
conquis la toison d’or, loin du tumulte quotidien, organisant mon chef-d’œuvre
en faisant fi des menaces, enterrant la hache de guerre dans le leurre des
mots, réhabilitant les planches courbes, auréolant ceux qui méritent mon
attention de poète…
Vieux
Mirador
s’incruste au trésor de ma jungle familiale, de ma terre natale assiégée, de
l’Afrique asservie et déboussolée, du monde en flammes. Ce recueil de poèmes
célèbre la restauration de la création, fait l’expérience du règne glorieux de
notre Père céleste et renouvelle l’intelligence des milliers d’opprimés sur la
planète.
Chant
loufoque, il annonce les béatitudes dans le corps du péché, met fin à
l’iniquité par l’esprit de vie. Déroutant, incisif, grinçant, tonitruant, ce
florilège est aussi la solution au cri de notre génération. Par-delà la plume
trempée au vitriol, se déploie l’épopée d’une nation rebâtie sur des fondations
sûres, équitables, précieuses, éternelles.
Puisse
ce cantique d’Éthan consolider notre alliance avec le rocher des âges pour que
brille l’éclat de sa majesté.
Ananivi
Hosé KOUDOUOVOH
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