mercredi 30 décembre 2015
FINIE LA CAPTIVITÉ !
J'ai brisé le lobby étranger au Togo:
J'ai défait Bolloré et sa clique hivernale,
Frappant de l'uppercut ô l'esclave infernal !
J'ai chargé Libanais hautains du mépris, go
Plombant l'avenir des Togolais larigots !
J'ai déjà arraché aux Chinois la biennale
Du bâton au chantier pour taper séminal
Liquide des ouvriers surexploités, mégot
Piétiné, sans gêne, devant le pouvoir riant.
J'ai fauché les Ibos coupables qui, charriant
La mort, mutilent nos sœurs sans aucune crainte,
Parce qu'ils exploitent leur misère avecque
La bénédiction du régime. Évêque
Du fond de l'abîme, je déploie coloquintes !
Ananivi Hosé KOUDOUOVOH
26 avril 2015 - Lomé.
lundi 28 décembre 2015
LA CHUTE DE BLAISE CAMPAORÉ
J’ai prédit la chute du traître rétrograde
Dévorant l’Afrique au profit des prédateurs
Dès l’aube. J’ai prédit la chute de l’acteur
Des ténèbres au tournant du siècle qu’il dégrade.
J’ai prédit sa chute vraiment au centigrade
Quand ses pairs s’enferment dans les aspirateurs.
J’ai prédit la chute des valets migrateurs
De l’Occident jonchant ma vallée. Petrograd
Enfonce le clou au bon moment pour dompter
La force de Paris en lambeaux, sans compter
La misère vécue par nos populations
Décapitées. Quand j’ai prédit le déclin
De la Françafrique, j’avais aussi Franklin
À mes pieds et toute la terre en traction…
Ananivi Hosé KOUDOUOVOH
1er novembre 2014 – Lomé.
AUTOPORTRAIT 54
J’ai eu un ménage malheureux, culminant
Dans l’incompréhension, le mépris, solitude
Et chaos étant mes compagnes. Mes études
De lettres dénigrées, mon génie ruminant
Sous les ordres affectés d’un geôlier laminant
Mon trésor au fond d’un vase élidé. Ma rude
Épreuve, commencée au soir des noces au sud
Du parvis, étouffa mon affect, calcinant
Ma toile. J’ai bramé comme un âne perdu
Sous le poids écrasant du destin, éperdu,
Frottant ma galère dans l’ombre, regrettant
Mon choix, ma confiance renouvelée encor
À une liane. J’ai vécu par la foi, cor
En berne, cœur gros, cri strident, ô m’endettant !
Ananivi Hosé KOUDOUOVOH
12 juillet 2014 – Lomé.
mercredi 23 décembre 2015
ÉCHO
Je chante un disque faux pour tromper les profanes,
Consciente de mugir comme un vent impétueux.
J’ai perdu repères dans les cris voluptueux,
Dans la dénégation, dans ma fleur qui se fane.
Je chante un disque faux pour suborner les ânes
Qui braient à ma vue, dans l’horreur du toit mafieux
Qui me couvre aujourd’hui. J’ai défait tous les pieux
Au moment convenu pour beugler comme un âne.
Je chante un disque faux pour cacher mon bilan
Désastreux, ma fronde, mes soupirs, mes élans
Mon triste sort noyé par le vin, mes chimères,
Le duo ténébreux, le libertin, la rage
De me retrouver de nouveau comme dans l’âge
Du plaisir, de goûter à tout sans ma grammaire.
Ananivi Hosé KOUDOUOVOH
11 juin 2014 – Lomé.
DELIRES D'ADO, LE ROITELET
J'ai organisé des élections frauduleuses
Pour asseoir mon primat sur le rayon d'ivoire.
J'ai organisé des élections frauduleuses
Pour ma dictature obsolète. Mon devoir
De vassal s'accomplit. Toutes mes mains calleuses
Ne peuvent blanchir en un tournemain. Revoir
Mon fauteuil maudit est mon objectif. Frileuse,
Ma tyrannie coule comme un torrent, lavoir
De mes suzerains en furie! Démolisseur,
J'ai mis à feu et à sang mon pays, ma sœur
Stupide veillant au grain! J'ai conduit la guerre
Civile immonde pour le trône chancelant,
Exploitant toujours mes frères et sœurs, bras branlant,
Au profit de Pergame en lambeaux, vraie guéguerre!
Ananivi Hosé KOUDOUOVOH
28 OCTOBRE 2015 - LOMÉ.
mercredi 16 décembre 2015
SONNET POUR JOHN JERRY RAWLINGS
J'ai refondé la vie du Ghana sur le sel
Pour jaillir comme une fontaine. J'ai fondé
Ma démarche sur les murs à restaurer. Dé
Jeté sur un plateau, j'ai parfait violoncelle
Et autres avec le zèle des deux nacelles.
J'ai refondé la vie du Ghana sur l'ondée
Majestueuse, portant un habit démodé
Au tyran. J'ai poli l'image de la selle
D'Accra, déjouant les funestes projets. Digue
De la nation, j'ai fait de tous les fils prodigues
Un rempart d'airain près de la muraille. Vrai
Promontoire, je luis comme un ostensoir dans
La messe du Midi. Désormais, répondant
Sûr, je détourne sans peine l’œil de l'ivraie.
Ananivi Hosé KOUDOUOVOH
27 OCTOBRE 2015 - LOME.
mardi 15 décembre 2015
TOGBÉ ADÉDJIN CHANTE :
J’ai grandi au milieu des ronces et épines,
Habitué à la traîtrise. Mes aînés,
Satanistes fins, se moquent de mon luth, né
Pour régner. J’ai grandi au milieu des épines,
Souvent contraint d’aller au lit sans aubépine.
Mes frères scélérats ont vendu, parrainés
Par le despote, leur âme au diable. Freiner
Mon élan majestueux, leur solde ! Comme épine
Dorsale du repos, leur échec est cuisant.
J’ai grandi au milieu des ronces, recuisant
Mes frangins strapontins. Au four et au moulin,
J’ai changé leur dessein malveillant en romance
Pour garder la tête haute. J’ai dit recommence
À mon esprit. J’ai vu les lauriers, châtelain.
Ananivi Hosé KOUDOUOVOH
3 DÉCEMBRE 2015 – LOMÉ.
ABSALOM SOUPIRE :
J’ai été échaudé par le mandat d’arrêt
Émis contre moi en France. Aventurier,
J’ai commis des crimes crapuleux. Serrurier
De la guerre chez moi, j’ai ouvert tous les rais
Du soleil gracieux. J’ai perdu l’œil du crêt
Au moment propice, semblable au flibustier.
J’ai livré consciemment ma langue, mon bustier
Au feu du fondeur. J’ai déjà perdu l’attrait
Des charismatiques, perdu le vent d’Ouessant.
J’ai déjà perdu le trône, reconnaissant
Au duc de Bourgogne. J’ai perdu le prestige
Des rois mages, l’encens des énarques, rendant
Ma vie de martyre au chef des chantres. Redent
Profané, j’ai perdu l’œil du sceau, vieille tige !
Ananivi Hosé KOUDOUOVOH
9 DÉCEMBRE 2015 – LOME.
RHAPSODIE DE VALEX
J’ai changé de disque près des yeux lumineux
De ton voile. Ô j’ai changé de disque, sûr
Du chant ensorcelant de mon âme. J’assure
Mon arrière-garde, prouvant au limoneux
Rivage ma fierté royale. Consciencieux,
J’ai été séduit par ta constance. Rassure-
Toi, ta gelée douce va crescendo. Ton sûr
Abri te conforte dans mon cœur bienheureux.
J’ai brisé l’antique loi des légionnaires,
Dressant ta tente près des émaux. Mercenaire,
J’applique mon regard brillant à contempler
Ta douceur, ta beauté native, ton trésor
Augmentant ton charme d’artiste. Dinosaure,
Tu es née pour régner. Le ciel va décupler…
Ananivi Hosé KOUDOUOVOH
10 DÉCEMBBRE 2015 – LOMÉ.
lundi 14 décembre 2015
CHANT DU COQ
J’ai sifflé mon mari aux alentours des bars
Avecque des gens peu scrupuleux, cachetant
Mal mon mariage, sans remords, abattant
Énergiquement mon époux livré clébard
Aux bourreaux. J’ai sifflé mon mari sans bobards
Aux abords des fêtes multiples, décomptant
Un humain tempérant, sans alcool, mécontent
De désirer une jument due aux Lombards.
J’ai promis sans cesse de ne plus pervertir
Les voies d’un chantre de la justice, vêtir
Un habit neuf, tirant au clair ma révérence.
J’ai promis sans cesse de pallier cette action
Nocive à sa santé, accrochée au vin, pion
Méchant, perche asséchée saignant la déférence !
Ananivi Hosé KOUDOUOVOH
31 janvier 2014 – Lomé.
samedi 12 décembre 2015
SONNET POUR INOUSSA DJIBRIL
Je suis le pont doux qui relie les Forces Armées
Togolaises au public. Ma mission desservit
L’intérieur du pays, l’arène qui servit
De berceau au métier de mon corps sûr, charmé
Par toute la grandeur militaire ! Camée
Exaltant l’autel du sacrifice, parvis
Audacieux, je bats le jour le mauvis
Traitant avec rigueur les données. J’ai calmé
La tempête, levant le voile sur le val
Aux formes rêveuses du récif de corail !
Je cède le trésor de mes années en vert
À la relève de demain, transmettant
Le savoir-faire, sans illusion, remettant
À l’Éternel le sceau de gloire, col Chevert !
Ananivi Hosé KOUDOUOVOH
02 mai 2015 – Lomé.
vendredi 11 décembre 2015
PRESENTATION DU RECUEIL DE POEMES HOLLANDE AU ZENITH PAR AGBODJI KOSSI ISAAC LORS DU CAFE LITTERAIRE ORGANISE PAR LE CLUB DE LECTURE PIERRE ANGULAIRE
Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs
Bienvenus à ce café littéraire organisé par le Club de Lecture dénommé Pierre angulaire. C’est encore un moment de joie pour nous de vous compter parmi ceux qui croient que le verbe est la base de la création, et donc de tout changement et que la littérature en général et la poésie en particulier sont des moyens par excellence amenant l’être humain à une prise de conscience, par ricochet à une remise en cause de soi. Paul Valéry affirmait déjà que :
« La littérature se propose d'abord comme une voie de développement de nos puissances d'invention et d'excitation, dans la plus grande liberté, puisqu'elle a pour substance et pour agent la parole, déliée de tout son poids d'utilité immédiate (…) »
L’œuvre autour de laquelle est organisé le café littéraire de cet après-midi est un recueil de poèmes intitulé Hollande au zénith publié par le poète hors pair Ananivi Hosé KOUDOUOVOH aux éditions NULAGNO l’an dernier. Le talent et l’art poétiques de ce dernier ont déjà accouché plusieurs recueils de poèmes. Il s’agit notamment de Lamentations sur la Côte d’Ivoire en 2013, Sel et lumière dans ma cité(2014), L’Entrée dans le repos de l’Éternel (2014), Éducation publié sous format numérique (2014), L’Évangile Obama (2014), Hymne pour la réconciliation (2014), Le Temps de l’Afrique (2014).
Hollande au zénith est un recueil de poèmes constitué de trente-trois sonnets, une forme de poème dont l’écriture n’est pas la plus aisée. De forme fixe, le sonnet a survécu au temps et transcendé les espaces. Martelant sur la complexité des poèmes à forme fixe, Raymond Queneau laisse entendre :
« Les poèmes à forme fixe obéissent à des règles strictes portant soit sur la longueur des vers employés, soit sur l'ordre, l'alternance ou la répétition de rimes, de mots ou même de vers entiers. Les plus connus sont le triolet, le virelai, le rondel, la villanelle, etc. Ils sont à peu près tous tombés hors d'usage — de l'usage poétique, à l'exception du sonnet, le seul qui soit encore utilisé de nos jours. »
Les lecteurs non moins éclairés se poseront la question de savoir pourquoi dédier un recueil de poèmes en l’honneur d’un Président français, étant donné que la relation France-Afrique n’a jamais profité au continent noir. Certes, la relation France-Afrique – ce que les petits-fils des Gaulois et les bons rhétoriqueurs du siècle appellent une coopération - n’est qu’un rapport d’intérêt au profit de la France. Hollande au zénith n’a pas pour ambition de redéfinir ou de refaire l’histoire telle qu’elle a été vécue par les deux peuples. Il n’est pas non plus une invite du continent noir à s’allier à la France impérialiste et conquérante en vue de la surexploitation, du viol, du vol, de l’injustice dont les peuples noirs ont toujours été victimes. Hollande au zénith ne change rien quant à la lecture que le poète lui-même fait des discours que la France tient dans l’exécution de sa politique vis-à-vis des pays africains et de la mainmise de la France dans le choix des gouvernements africains. Les Lamentations sur la Côte d’Ivoire vous en diront assez.
Hollande au zénith est en effet une épopée consacrée à un Président qui, en réalité, ne démérite pas. Tel un aède ou un rhapsode, le poète Ananivi Hosé KOUDOUOVOH peint le parcours singulier d’un homme qui s’est hissé au firmament par ses propres mérites. Cet ouvrage redore le blason d’une tradition française inhumée dès la fin du XVIe siècle. En effet, depuis le XVIIe siècle jusqu’à nos jours, aucun écrivain français n’a consacré des lignes ou des vers à chanter et à vanter les mérites d’un Roi ou d’un Président français, quel qu’il fût. Ananivi Hosé KOUDOUOVOH vient rompre ce silence séculaire, en dressant en monument François Hollande, actuel Président de la cinquième république française.
Par ce recueil, le sonnettiste KOUDOUOVOH porte haut le flambeau de l’Afrique « pour l’affirmation des valeurs culturelles africaines », une Afrique « désorbitée et sans voix, toujours à l’affût des informations venant de l’Occident, souvent incapable de se prononcer sur ce qui se passe au-delà de la Méditerranée. »
Le mérite de ce recueil de poèmes ne se trouve pas uniquement au niveau de la forme mais aussi et surtout à celui du fond. Les deux aspects forment une esthétique qui plonge le lecteur dans une autre dimension de la jouissance textuelle. La lecture de ces trente-trois sonnets a un effet envoûtant, tant du point de vue de la forme que du celui du fond à telle enseigne que je pourrais dire avec Paul Valéry que :
« Observez (…) les effets de la poésie en vous-mêmes. Vous trouverez qu'à chaque vers, la signification qui se produit en vous, loin de détruire la forme musicale qui vous a été communiquée, redemande cette forme. Le pendule vivant qui est descendu du son vers le sens tend à remonter vers son point de départ sensible (…) Ainsi, entre la forme et le fond (…) se manifeste (…) une égalité d'importance, de valeur et de pouvoir (…) qui s'oppose à la loi de la prose — laquelle décrète l'inégalité des deux constituants du langage. »
Et Charles Baudelaire de renchérir :
« Tout, forme, mouvement, nombre, couleur, parfum, dans le spirituel comme dans le naturel est significatif, réciproque, converse, correspondant. »
Tout cela dénote avec quel soin et avec quel art le poète choisit les unités lexicales, leur donne sens, leur donne forme en vue de bâtir des vers pour l’édification d’un sonnet. Toute la tâche du poète se trouve là. Et c’est là aussi que réside le mystère de l’alliance entre le fond et la forme.
Ainsi, le lecteur qui rentre en contact avec Hollande au zénith ne peut s’empêcher d’être charmé et emporté par la beauté de ces sonnets uniquement en alexandrin, vers français de douze syllabes qu’on dit douze pieds. Quel génie créateur, lorsque l’on sait que les 462 vers que renferme l’ouvrage que nous sommes en train de magnifier ont une connotation typiquement française ? (vers français en alexandrin qui porte jusqu’aux nues François Hollande que vous et moi connaissons tous bien). Cette façon de créativité dont fait preuve Ananivi Hosé KOUDOUOVOH élève ce dernier à un niveau élevé sur le champ de la littérature.
En effet, Hollande au zénith fait du poète Ananivi Hosé KOUDOUOVOH non seulement un poète togolais ou africain mais un poète universel. Il est l’accomplissement d’un temps, annoncé depuis le XVIIIe siècle par l’écrivain et philosophe allemand Goethe lorsqu’il affirme :
« La littérature nationale, cela n'a plus aujourd'hui grand sens ; le temps de la littérature universelle est venu, et chacun doit aujourd'hui travailler à hâter ce temps. »
Le poète KOUDOUOVOH brise par cet ouvrage les frontières du cloisonnement de la littérature en une entité nationale ou étatique ou continentale, transcende les cultures, s’ouvre au monde, et par ricochet se hisse une place dans la mouvance de la littérature actuelle dite littérature monde.
Puisse le lecteur jouir pleinement en lisant Hollande au zénith avec un autre regard et dans une autre dimension.
JE VOUS REMERCIE
CANTIQUE DE LINEYA
J’ai accepté d’être ta fille, disposée
A combattre tous tes ennemis. J’ai défait
Les préjugés pour te secourir. J’ai refait
Ton image ébréchée par tes vers. Disposée
A t’écouter, je veux traduire la rosée
Du matin en chant de l’âme. J’ai contrefait
Le filet des agents du diable, satisfait
Aux exigences de ta royauté. Posée,
Ma fondation renoue avecque le bonheur
Intégral de l’humain véritable, sans heurt.
J’ai accepté d’être ta fille pour sécher
Ton linge de pourpre. J’ai accepté de porter
Ta croix aux heures de fatigue, de frotter
Avecque les impies, sans t’offenser/pécher.
Ananivi Hosé KOUDOUOVOH
04 octobre 2015 – Lomé.
lundi 7 décembre 2015
NOUVEAU CANTIQUE DES DEGRÉS
J'ai été couronnée pour offrir mon diadème
A l'univers entier. J'ai été couronnée
Pour servir de relais au monde abandonné.
Ma couronne oscille le jour en carpe diem.
J'ai été couronnée pour offrir mon diadème
A la terre habitée. J'ai été couronnée
Pour servir de courroie au bonheur. Adonnée
Au roi, je forme les frelons ô à l'extrême
De la musique! Je flaire le danger, fruit
Du palmier. J'ai ouvert le trafic, usufruit!
J'ai été couronnée pour offrir mon diadème
A l’Éternel, le Saint d'Israël. Cerisier,
J'attends la saison des vendanges. Mon osier
Étanche libère l'énergie des œdèmes...
Ananivi Hosé KOUDOUOVOH
28 novembre 2015 - Lomé.
vendredi 4 décembre 2015
MOT DE L'ÉDITEUR
J’ai l’honneur de prendre la parole en tant que directeur des Éditions Petra pour rendre compte du chemin parcouru par le recueil de poèmes L’Entrée dans le repos de l’Éternel que nous avons édité avec joie grâce au niveau élevé de rédaction des textes, à l’originalité du style et à la particularité du sujet traité.
Comme toute œuvre d’avant-garde, L’Entrée dans le repos de l’Éternel a surpris le public à la fois par l’engagement littéraire et l’audace du poète iconoclaste. Le choix du sonnet, poème à forme fixe, aux règles très contraignantes, apparu en Sicile au Moyen-âge, donne une autre dimension à cet ouvrage d’anthologie.
De ce fait, l’accueil mitigé de ce recueil de poèmes est très évocateur, dans la mesure où l’inspiration sociopolitique, et religieuse a provoqué les réserves de la plupart des librairies qui nous ont gentiment fermé leurs portes, refusant de surcroît par commodité les Lamentations sur la Côte d’Ivoire du même auteur que j’ai réédité à compte d’éditeur et Sel et lumière dans ma cité, publié en même temps que L’Entrée dans le repos de l’Éternel par ma jeune maison d’édition.
Je suis convaincu qu’un jour la postérité va saluer ces chefs-d’œuvre, en dépit de tout, car ils contribuent non seulement à mettre à la disposition de la jeunesse africaine une forme poétique éprouvée par le temps, loin des vers libres auxquels elle est à tort ou à raison habituée.
Je souhaite vivement que ces livres transcendent la censure actuelle pour susciter une nouvelle génération de poètes qui pratiquent aisément le sonnet et que cet art, nouvellement orchestré chez nous, renouvelle l’intelligence des uns et des autres, en leur déliant la langue.
Que le débat contradictoire s’installe ainsi sans violence et la lecture plurielle des événements sans heurt, comme sous d’autres cieux !
Je vous remercie.
mardi 1 décembre 2015
AUTOPORTRAIT 62
J'ai été arrêté par la police sans
Mandat. J'ai subi leur outrage sans ambages,
Certain de parfaire ma formation. Ramage
Décevant, leur habit abuse, vent d'Ouessant!
J'ai été arrêté par la police sans
Raison. Je faisais mon travail de laminage,
Convaincu de bâtir ma cité. J'ai le gage
Du triomphe, force pour planter! Connaissant
Leur corps aux ordres, j'ai tancé leurs supérieurs,
Désarmés par mes vers au vitriol. Extérieur
Balayé, elle oublie mon esprit appliqué
A la restauration du peuple de Dieu.
J'ai chanté la chute de Babylone, mieux
Que leur canon, défait leur myrte compliqué.
Ananivi Hosé KOUDOUOVOH
04 AOÛT 2015 - LOMÉ.
vendredi 27 novembre 2015
CHANT D'ORPUND
Je voudrais enterrer ma mère avec fastes,
Mais je refuse de lui acheter un verre
D'eau fraîche. Je voudrais l'enterrer sur la terre
De mes ancêtres que je renie. Ma néfaste
Plaidoirie pour elle, trompe-l’œil, dit ma caste
Ignominieuse. Ma folie ô m'enterre
Avant le prologue. Ô je voudrais en terre
Chanter gloria avec les méchants. Prêtre chaste,
J'ai souillé toujours mon lit conjugal, fidèle
A ma déloyauté! Je voudrais, infidèle,
Parler d'amour à mes frères et sœurs, plus naïfs
Qu'Esaü. Pilier des couvents plus ténébreux
Que Tyr, je convole en justes noces, peureux,
Avec la mort d'autrui que je produis aux ifs.
Ananivi Hosé KOUDOUOVOH
14 OCTOBRE 2015 - LOMÉ.
PAROLES DE RUBEN
J'ai voulu détruire le poète voyant
En tendant des pièges à l'héritier. Ma mauvaise
Réputation me conduit à voir malaise,
Là où il n'y en a pas. Conducteur malvoyant,
Je veux diriger des ânes... Quand clairvoyant
Mon frère, le roi du sonnet se met à l'aise,
Je déploie la force pour l'interner. Mauvaise
Haleine, j'agis dans un mauvais rôle, ayant
Mauvaise conscience. Je mourrai misérable
Après avoir agi méchamment. Exécrable,
Mon sort m'étouffe, agent du diable! Pauvre con,
Traître rétrograde, j'envie à en mourir
Le génie de Massow. Ô au lieu de courir
Voir les féticheurs pour l'éteindre, sois flocon!
Ananivi Hosé KOUDOUOVOH
13 OCTOBRE 2015 - LOMÉ.
mercredi 25 novembre 2015
A LA VOIX DE LAMADAA
J'ai choisi la chanson pour m'exprimer, palmier
Du Togo. J'ai choisi la chanson pour débattre
De la vie, cèdre du Liban. Je veux combattre
L'infamie par l'action, exalter les pommiers
Autrement. J'ai choisi le chant comme Daumier
Pour dénouer le nœud gordien. Je veux combattre
Notre dépendance, nos tares afin de battre
Campagne pour le noir continent. Citronnier,
J'élève ma vallée aux anges, fédérant
Nos énergies pour voir les lauriers... Me parant
De mes atours, je vais élever mon esprit
Au firmament pour le bien de tous. Ornement
De la création, je reçois éloquemment
L'auréole des saints, ayant payé le prix.
Ananivi Hosé KOUDOUOVOH
14 OCTOBRE 2015 - LOME.
LE FESTIN DE BELSCHATSAR
Aujourd’hui, j’élève mon fils aux yeux de toute
La création. Je l’élève pour asseoir
Son autorité. Sûr d’absoudre tout sans choir,
J’élève sa corne sans mesure. Écoute
Roi des rois, ton règne sans fin est une absoute,
Un champ de course. J’ai livré Tyr pour déchoir
L’accusateur, le chef d’orchestre. Ton séchoir
À main fond tout sur son passage, quand déroute,
Débâcle, déshonneur rongent les marronniers
Transplantés à Lomé, quand tous les ferronniers
Tourmentés livrent leur trône maudit, leur or
Impur, tâché du sang des tribulations
Imposées aux terriens décapités. Dation
À tout ce qui est, je fais briller tes yeux d’or !
Massow Ananivi Hosé KOUDOUOVOH
Premier jour officiel du règne éternel de Dieu sur toute la création – Lomé.
mardi 24 novembre 2015
FRONDAISON
J'ai volé ma mère sous le toit paternel,
Par mépris du pauvre! J'ai ravi notre mère
A l'affection de sa jument grise. Primaire,
Mon bêta ne surprend personne, car Manelle
De Mammon, je cherche la source, la vannelle
De l'argent. Je trahis mon frère sédentaire
Fréquemment, par ordre des immigrés. Panthère,
J'ai dévoré ma proie de l'extérieur. Flanelle,
J'ai bu la gorgée de trop, en vilipendant
Le poète voyant. J'ai gagné le pendant
De la félicité sans préavis, agent
Du diable! Doucement, j'ai creusé mon tombeau,
En profanant notre sanctuaire, gombo
Flétri des ténèbres! Mon or décourageant!
Ananivi Hosé KOUDOUOVOH
10 JUILLET 2015 - LOMÉ.
CONFIDENCE DE JOTHAM
Je combats lâchement le poète voyant
En prétextant qu'il est fou. Ô son ministère
Ébranle mon trône chancelant. Son mystère
Est connu en tout lieu. Écrivain prévoyant,
Il prédit ma chute certaine, louvoyant
Comme un voile odieux. Son culte autoritaire
Me rapetisse, vieux conifère! Austère,
Sa toile m'emporte du couchant, giboyant
Pour défendre Lomé en lambeaux. Éthéré
Par le sort, il siffle mon pouvoir, mal géré
Par la comtesse du Var. Poumon d'acier, son
Sacerdoce royal a fauché, bon aloi,
Plusieurs de mes pairs sans rémission. Sa loi
Qui sort de Sion défait mon sceptre à l'unisson!
Ananivi Hosé KOUDOUOVOH
27 SEPTEMBRE 2015 - LOMÉ.
CONFIDENCE DE RUBEN
Je prétends que Massow est fou. Mais je lui parle
Avec mépris, orgueil, haine. Traître, mon col
Diabolique s'ébat pour mourir. Mon école
Démoniaque, terre des maçons, débat d'Arles,
M'a noyé dans le lit du Mono. Quand reparle
L’Éternel, mon clocher de Mammon joue un rôle
Décevant. Phonème du malheur, ma vérole
A créé un accent malheureux. Quand déparle
Le chaînon, mon autel nauséabond m'entraîne
Vers le gouffre. Épi mauvais, gâté, je traîne
Un retard immonde. J'obtiens ô le salaire
Des impies sans gêne, frivole, vieille pute!
Pituite, malveillant, ô ma jument en rut
M'a quitté, mon ego désolant! Corollaire!
Ananivi Hosé KOUDOUOVOH
08 OCTOBRE 2015 - LOMÉ.
CHANSON DE RUBEN
J'ai renforcé Massow en lui donnant des coups
Injustes. J'ai créé la terreur près de lui pour défaire
Sa toile recherchée. Aîné méchant, parfaire
Ma relation avec le diable est bien le coût
De ma démarche. J'ai creusé mon tombeau, coup
Après coup, salopard sans pitié! Pour refaire
Mon sale boulot, je pavoise. Contrefaire
Sa vie d'héritier de Dieu, ma mission! Beaucoup
De larmes séchées ne pourront éteindre feu
Du fondeur, attisé pour ma clique. L'enfeu
De l'antichrist vaudra mieux que le mien, morpion
De Rama! Bandit de grand chemin, j'ai parfait
Ma coule monastique dans le venin, fait
Ma confession dans les piquants, en scorpion!
Ananivi Hosé KOUDOUOVOH
11 OCTOBRE 2015 - LOMÉ.
GLOSE DE RUBEN
J'ai demandé à Raymond d'arrêter Massow
Pour l'humilier. J'ai fait recours aux mercenaires
De la police pour le faire. Débonnaire,
Mon frère me fait de l'ombre. J'ai le lasso
De mon fétiche, mais j'ai perdu, Thalasso
Odieux. Je feins de soigner dans le calvaire
Le poète voyant que j'envie. Pulmonaire,
Mon souffle me quitte fréquemment, mauvais sceau
Du diable. J'ai perdu la guerre livrée par
Ma méchanceté, la bataille des remparts.
J'ai perdu l'estime des justes, prisonnier
De Denké! J'ai perdu le voile du sorcier
Que je suis, perdu la protection d'acier
De mes idoles. J'ai perdu le marronnier.
Ananivi Hosé KOUDOUOVOH
14 OCTOBRE 2015 - LOMÉ.
PROPOS DE RUBEN
J'ai ruiné Victor dans la fleur de l'âge pour
Avoir barre sur lui. J'ai agi méchamment
Contre mon frère qui m'a aidé. Égarement,
Ma mauvaise vie est une lettre à la tour
Abolie. J'ai ruiné ma femme sans détour,
Montrant ma traîtrise aux Autrichiens. Récemment,
J'ai conduit Dora à la faillite, ornement
Du diable! J'ai ruiné ma maman à l'entour
Des études plutôt décevantes en Europe.
Égoïste, orgueilleux, j'ai perdu ô la trope
Du bonheur! Mon malheur m'encercle sans relâche
Pour m'offrir un tombeau profané au soleil.
Fin menteur, je me tais dans le piège vermeil
De l’Éternel, scié par le sort des Apaches!
Ananivi Hosé KOUDOUOVOH
14 OCTOBRE 2015 - LOMÉ.
L'AVENIR DE RUBEN
J'ai perdu l'estime de Massow en tenant
Des propos discourtois devant lui. Vil objet
Du diable, je vante mes avoirs, faux sujet
De l’Éternel. J'ai bu la gorgée de trop, van
A la main, en cherchant à l'interner. Prenant
Mes idoles pour du vrai, j'ai faussé le jet
D'eau au moment où j'ai vengé, contre-rejet,
Mon coup de gueule. J'ai perdu la vie, tenant
Et aboutissant de l'infamie. J'ai livré
Ma clique au tribunal de Dieu. J'ai délivré
Mon hameau odieux du salut. Désormais,
Je vais errer comme Caïn, loin du regard
Du rocher des âges, flibustier, voix du Gard
J'ai perdu le sceau de la fulgurante ormaie.
Ananivi Hosé KOUDOUOVOH
16 OCTOBRE 2015 - LOMÉ.
jeudi 19 novembre 2015
SONNET POUR DOMINIQUE
Tu as accepté de vivre modestement
Sur ta terre natale, loin des égéries.
Ton travail déchaîne sur toi les émeris
De la crise mondiale. Ta femme, humblement,
Joue son rôle près de vos enfants. Fréquemment,
Votre étoile brille, déjouant féerie
Et cabrioles dans le parvis. Ta série
Noire prend fin avec le malheur du moment.
Messager de paix, tu fleuris dans la vallée
Des peupliers, souhaitant bon vent aux awalés.
Fin stratège, ta foi, pervenche et drosera
Fond les glaciers du Nord, provoquant toute crue
En leur temps. En dehors du camp, jeune recrue,
Tu protèges tous les moineaux, phylloxéra!
Ananivi Hosé KOUDOUOVOH
16 AOÛT 2015 - LOMÉ.
L'IRRÉSISTIBLE ASCENSION D’ARTURO UI
J’ai plombé méchamment l’avenir de Massow
En donnant ses cheveux que je lui ai rasés,
En août mille neuf cent quatre-vingt treize, chez
Nous à la maison à mon féticheur. Lasso
Dans mes mains, je croyais tout contrôler. Vaisseau
Du malheur, j’ai changé son éclat, écrasé
Sa vie pour briller à sa place. Déphasé,
J’ai goûté moi-même ses chagrins, faux ruisseau
Charriant le gouffre sournoisement. Mauvais
Fils aîné, je rougis au succès de Gervais,
Me réjouissant de la dèche de mes frères,
Désabusés par ma traîtrise. J’ai ouvert
La boite du dégel, flagellé sans couvert
Un héritier de Dieu, défendu par confrères !
Ananivi Hosé KOUDOUOVOH
12 mai 2015 – Lomé.
mercredi 18 novembre 2015
OCTUOR D'EHUD
J'ai choisi ma part de responsabilité
Devant l'Histoire. J'ai décidé, à sept ans,
De suivre mon père, décrié au comptant.
Héritier embusqué, cabale habilité
N'a pas réussi à le faucher. Nullité,
Vanité, avanie luisent sur les battants
Calcinés de tous ses détracteurs. Combattant
L'infamie, au péril de sa vie, qualité
Et prix fécondent sa démarche d'avant-garde.
J'ai trouvé près de toi l'adéquation. Ringarde,
La peur des lâches qui t'entouraient m'a donné
La force de croire que tu règnes sur Sion,
La montagne sacrée de l’Éternel. Mission
Exaltant l'avorton, assume randonnée!
Ananivi Hosé KOUDOUOVOH
19 MAI 2015 – LOMÉ.
vendredi 2 octobre 2015
AUTOPORTRAIT 61
J'ai eu plus de dix fois l'onction de Jean-Baptiste,
Sans aller vivre dans le désert. Tempérant
Au début, les méchants m'ont brusqué, opérant
Pour le diable. J'ai de prime abord, en bassiste,
Révoqué leur langue de bois, sûr du raciste
Discours qu'on me cachait. J'épure mes parents
Ringards par le feu, fol ânon. Choix apparent,
Ma vie brille de mil éclats, quand les fascistes
Me harcèlent de tout côté. Ma frondaison
A déjà démoli leur phratrie. Ma maison
Sur le roc s'ébat sans vitrail. Banquet d'anchois,
Mon sort est réglé par l’Éternel des armées,
Qui veut accomplir ma formation. Désarmés,
Mes ennemis veulent un appui. Triste choix !
Ananivi Hosé KOUDOUOVOH
1 er AOÛT 2015 – LOMÉ.
CONFESSION DE RUBEN
J'ai chassé mon frère comme un gibier, méchant
Garnement. J'ai chassé mon frère comme un gibier
Pour détruire sa vie, prétentieux colombier!
J'ai chassé mon frère comme un gibier, léchant
Des déchets pour ruiner son appel. Pourléchant
L'idole qui chante, mon orgueil, mon bourbier
M'emportent très loin du rivage. Faux barbier
De Séville, j'unis ma voix à Tyr, tranchant
La tête à l'art dans mon pays. Chenapan,
J'ai brisé des foyers et réduit des enfants
À la tristesse. Mon langage décevant
Me perdra à coup sûr, quand le fleuve de vie
Va venir extirper toute tache. Lavis
D'un aîné, le Louvre te pleure du Levant.
Ananivi Hosé KOUDOUOVOH
17 JUILLET 2015 - LOMÉ.
JEAN-PIERRE FABRE CHANTE :
J’ai battu Faure dans les urnes, répondant
Sûr du peuple opprimé par son oligarchie.
J’ai battu Faure dans les urnes, confondant
Le vote militant et le pouvoir. Archi
Faux, ma victoire, entée aux rapports, monarchie
Constitutionnelle, ridicule pendant
De ma naïveté, me surprend, anarchie
Organisée, étant mon piédestal ! Tendant
Mon menton fracassé par l’horreur de la touche
Qui m’attend, je tire chapeau ô à Destouches,
Le poète voyant qui m’a bien prévenu
De mes illusions. J’ai promis d’obtenir
Les réformes, deux tours de scrutin, de tenir
À l’écart le dauphin hypocrite… Menu !
Ananivi Hosé KOUDOUOVOH
4 mai 2015 – Lomé.
Interview d’Ananivi Hosé Koudouovoh : « On doit intégrer l’enseignement de la poésie dès les bas-âges »
Togo - Il veut passer par la poésie pour promouvoir la justice et l’équité sur terre. Homme de lettres, Ananvi Hosé Koudouovoh, sonnettiste « hors pair », fait reconnaître la place du Togo dans le concert des nations. « Je voudrais que le Togo sorte de sa léthargie, le Togo est l’or de l’humanité et l’or de l’humanité doit briller. Mais pour que l’or brille, il doit passer par le feu. Et le temps où le Togo est passé par le feu est déjà passé et c’est du Togo que va jaillir la paix mondiale », a-t-il indiqué dans une interview accordée à l’Agence de presse Afreepress. Il est considéré comme le roi du sonnet, une forme de poésie à forme fixe, fait d’alexandrins. Pour d’autres encore, c’est l’élève lointain de Victor Hugo et de Voltaire. Pour lui, on doit intégrer l’enseignement de la poésie dans l’éducation dès le bas-âge.
Lire interview
Afreepress.info : Bonjour monsieur Ananivi Hosé Koudouovoh, trois recueils de poèmes dédicacés en quelques mois et vous avez encore plusieurs écrits, pourquoi avoir attendu aussi longtemps pour sortir de l’ombre ?
Ananivi Hosé Koudouovoh : Le poète doit savoir quand il faut sortir de l’ombre, sinon on est englouti dans la masse automatiquement. Je fais le travail de poète depuis 21 ans au moins et la publication de mes premiers poèmes remonte à 2008 dans mon blog « Tempo di Africa » qui est lu sur les cinq continents dans 102 pays au moins dans le monde et qui est traduit en 42 langues. Cela veut dire que je ne suis pas dans l’ombre.
Afreepress.info : Aujourd’hui, vous mettez à la disposition de vos lecteurs trois recueils, à savoir « Lamentations sur la Côte d’Ivoire », « L’Entrée dans le repos de l’Eternel » et « Sel et lumière dans ma cité ». De quoi parlent ces trois recueils ?
Ananivi Hosé Koudouovoh : Ces trois recueils ont un fil d’Ariane qui les unit, c’est une façon pour moi de promouvoir la justice et l’équité sur la terre. Le premier recueil était un cri de détresse mais aussi une tentative de faire parler l’Afrique qui était désorbitée, sans voix lorsque la communauté internationale, avec l’aide des dirigeants africains, a tenté de détruire la Côte d’Ivoire et d’arrêter le Président Laurent Gbagbo. C’était pour moi un plaidoyer pour la reconstruction de ce beau pays. L’Entrée dans le repos de l’Eternel fait flamboyer l’avenir et ça nous permet de nous interroger sur notre pays le Togo, sur l’Afrique qui est mon continent et sur le monde entier.
J’ai une ambition, c’est d’étendre de nouveaux cieux et de fonder une nouvelle terre pleine de justice et d’équité.
Afreepress.info : Vos écrits font flamboyer l’avenir. Que voulez-dire par là ?
Ananivi Hosé Koudouovoh : Je voudrais que le Togo sorte de sa léthargie, le Togo est l’or de l’humanité et l’or de l’humanité doit briller. Mais pour que l’or brille, il doit passer par le feu. Et le temps où le Togo est passé par le feu est déjà passé et c’est du Togo que va jaillir la paix mondiale. Cette paix mondiale est prête à jaillir d’un instant à l’autre et ce sera visible dans les plus brefs délais. Moi je le vis déjà, c’est pourquoi j’en parle parce que le même esprit qui a animé le poète Dosseh-Anyron pour écrire l’hymne national, c’est le même esprit qui m’anime et qui me permet de dire ça sans crainte ni frayeur.
Afreepress.info : Un mot sur la forme de vos poèmes. Monsieur Koudouovoh, vous adorez le sonnet, poème à forme fixe avec des rimes et des alexandrins. Dites-nous, vous êtes considéré comme le roi du sonnet, comment arrive-t-on à chaque fois à accoucher des sonnets sans discontinuer ?
Ananivi Hosé Koudouovoh : Je suis un artiste qui travaille avec beaucoup de parcimonie, je ne veux pas écrire un texte qui n’est pas parfait, c’est pourquoi je prends du temps. Et lorsque je suis inspiré, je travaille avec beaucoup de rigueur. Mais le problème avec le temps, je suis tellement habitué au sonnet que je n’en souffre pas. On dit que ce qui se conçoit bien s’énonce clairement et les mots pour le dire, arrivent aisément. Mon inspiration me vient de Dieu et c’est son esprit qui me communique souvent ce que j’ai à écrire. Et si je me connecte à l’Esprit, les choses arrivent aisément.
Mais il faut reconnaître que je fais un travail patient depuis des années dans l’ombre. J’ai appris à écrire le sonnet dès 1995, j’ai lu presque tous les grands sonnettistes depuis le XVIème siècle, même depuis le Moyen-âge. Je les ai lus et j’ai incorporé leurs textes en mon âme et pour écrire, les choses sortent aisément. Mais c’est un travail patient. J’ai appris à maîtriser l’alexandrin, j’ai appris à maîtriser les poèmes de quatorze vers ensuite, j’ai appris à rimer sans problème pour que les rimes ne soient pas forcées et pendant longtemps, j’ai été joueur de lettres, ce qui fait que j’ai lu presque tout le dictionnaire au moins deux fois, les mots sont connus, c’est pourquoi ils viennent.
Afreepress.info : En quoi vous êtes le roi du sonnet ?
Ananivi Hosé Koudouovoh : Je suis le roi du sonnet parce que historiquement, aucun poète n’a écrit plus de sonnets que moi. Celui qui en a écrit le plus, c’est Joachim Du Bellay mais il en a écrit 323, mais moi, j’ai déjà publié 442 sonnets dans mon blog Tempo di Africa et j’ai plus de 500 sonnets à mon actif, c’est pourquoi je suis le roi du sonnet.
Afreepress.info : On fait de vous aussi l’élève lointain de Voltaire et Victor Hugo.
Ananivi Hosé Koudouovoh : Le problème, c’est que mon engagement littéraire est un engagement qui transcende tous les clivages, politique, religieux, culturel, si bien que comme je n’ai pas froid aux yeux, comme je dis ce que j’ai à dire de façon crue, sans ménagement, mais de façon artistique, les gens ont compris que l’engagement que j’ai aujourd’hui, ressemble à l’engagement de Voltaire et de Victor Hugo en leur temps.
Sauf que moi, j’écris et je ne fuis pas, je suis là et je dis ce que j’ai à dire ouvertement, sans vivre en exil.
Afrepress.info : Mais il faut reconnaître que ce n’est pas tout le monde qui comprend ce que vous écrivez et lorsque vous vous attaquez à quelqu’un, il faut qu’il vous comprenne d’abord.
Ananivi Hosé Koudouovoh : Je ne m’attaque pas aux gens, je n’écris pas pour détruire un homme, j’écris pour que Dieu les émonde, en écoutant la voix de l’Eternel, qu’ils se transfigurent. C’est la transfiguration que je recherche, je cherche à les améliorer et ce travail, ce n’est pas seulement vers les hommes politiques ou les leaders d’opinion, je fais un travail sur moi-même tous les jours. Chaque fois que Dieu me pointe du doigt une tâche, une pourriture, je l’enlève. Dans mes recueils j’écris pour m’émonder moi-même, pour me transfigurer. Je n’écris pas pour détruire les hommes politiques ou les leaders religieux.
Si le poète est là et qu’il peut s’intéresser aux besoins vitaux de la société, pourquoi ne voulez-vous pas qu’il parle des choses de façon véridique pour améliorer la situation dans son pays.
Afreepress.info : A chaque fois, il y a un mot qui vient, Dieu. Quel rapport entre Dieu et la poésie ?
Ananivi Hosé Koudouovoh : Dieu est le plus grand poète ; il est le seul à n’avoir utilisé les poètes que pour parler ; il n’y a pas un seul écrivain dans la Bible qui ne soit pas poète. Comme la poésie est l’art de dire de la meilleure façon les choses, Dieu ne peut s’adresser à des gens qui ne peuvent pas dire les choses de la meilleure façon. C’est pourquoi il y a une relation entre Dieu et les poètes. Victor Hugo disait que la poésie est l’étoile qui mène à Dieu, rois et pasteurs. Je suis dans la même lignée que lui.
Afreepress.info : Aujourd’hui, quel conseil donnez-vous à la jeunesse qui s’intéresse à l’art poétique ?
Ananivi Hosé Koudouovoh : On doit intégrer l’enseignement de la poésie dès les bas-âges et on doit veiller à ce que celui qui enseigne la poésie ne soit pas simplement là pour faire de la figuration. Les professeurs doivent aimer la poésie et on doit savoir qu’ils communiquent aux élèves leur passion de la poésie. Quand celui qui enseigne n’a pas lui-même la passion de ce qu’il enseigne, ça ne touche pas les cœurs. Aux jeunes poètes et aux poètes en herbe, je voudrais qu’ils ne divinisent pas seulement l’inspiration mais qu’ils fassent un travail patient, raisonné, approfondi, qu’ils s’intéressent aux grands poètes qui les ont devancés, on apprend beaucoup à les lire et c’est ensuite qu’on peut arriver à leur ressembler et à les dépasser. Ce n’est pas avant.
Afreepress.info : Dans « Lamentations sur la Côte d’Ivoire », vous avez fait un sonnet pour Laurent Gbagbo par rapport à la crise ivoirienne dernière. Qu’avez-vous dit à Gbagbo ?
Ananivi Hosé Koudouovoh : Le sonnet pour Laurent Gbagbo est un hommage à un homme politique qui a lutté pour l’affirmation des valeurs culturelles africaines. Laurent Gbagbo a voulu que la Côte d’Ivoire soit respectée dans le concert des nations, que la Côte d’Ivoire ne soit pas un canton de la France colonialiste du Président Nicolas Sarkozy et avant lui, un canton de la France du Président Jacques Chirac. Il a défendu la Côte d’Ivoire becs et ongles contre ceux qui de loin ou de l’extérieur voulaient leur donner des ordres et ça a déplu à la communauté internationale, à l’Occident conquérant et avec l’aide des pachas africains, on l’a délogé.
Mais, il a fallu qu’un homme comme ça soit là pour que ma poésie émerge parce que pendant longtemps, j’ai écrit mais je n’ai pas fait de la satire. J’ai écrit, rien que des textes élogieux, j’abondais plus dans l’épopée que dans la satire. Il a fallu que Laurent Gbagbo lutte et qu’il soit arrêté et déporté pour que ma voix émerge et ma voix sera écoutée par des millions d’Africains.
Afreepress.info : Nous allons parler d’un poème particulier, le texte de l’hymne national, la Terre de nos aïeux. Qu’en savez-vous ?
Ananivi Hosé Koudouovoh: La Terre de nos aïeux est un hymne fédérateur qui effrite les tyrans et qui fait flamboyer l’avenir radieux du Togo, or de l’humanité qui doit briller comme une étoile au firmament, pour fédérer toutes les nations, pour amener vers la terre de nos aïeux, tous ceux qui pendant longtemps nous ont opprimés et tous ceux qui pendant longtemps ont cru que nous étions des marionnettes, alors que nous ne sommes pas faits pour en être une, nous sommes faits pour être la tête de pont du monde entier. Moi, je vois déjà briller l’aurore et je sais que le pan-là est déjà venu.
Afreepress.info : Un mot de fin
Ananivi Hosé Koudouovoh : Je veux que mes lecteurs lisent mes textes sans préjugé et qu’au lieu d’aller à la critique destructrice, qu’ils s’évertuent à trouver la rhétorique profonde de mes textes, chose sans laquelle, on ne comprend pas les textes qu’on ne peut pas juger dans ce cas. Mon engagement est d’abord un engagement humain, j’ai compris qu’on ne peut servir Dieu qu’en servant autrui.
Propos recueillis par Telli K.
Source : | AfreePress..
JOB CHEZ ADZALLEY
J’ai discuté avec un frère connaissant
Les enjeux, rompu à la tâche, s’humiliant
Pour être élevé par le Seigneur, reliant
Le bonheur intégral à la paix et paissant
Le troupeau comme une mine d’or renaissant
À la clarté du jour. J’ai écouté, déliant
Ses souliers, un chef aux aguets, très conciliant,
Gérant sa royauté confiant, reconnaissant
Le sceptre d’équité au flambeau des auvents.
J’ai discuté avec un ruisseau concevant
Sa dépendance à la source comme une aubaine,
Glorifiant l’Éternel. J’ai béni son royaume
Et notre histoire sans tomber là où déchaume
Le laboureur, conscient du prix de ma Guilaine !
Ananivi Hosé KOUDOUOVOH
09 juillet 2014 – Lomé.
RIPIENO DE LINE
J'ai refondé ma vie sur ton âme éclatant
De lueur. J'ai subi les outrages des ânes,
En pensant à toi, dans l'harmonie de la manne
Du désert. J'adopte le repos épatant
Pour scier les méchants, gangrenés ô par tant
De véroles ! J'agis comme un vrai pyromane
Pour attiser le feu du fondeur. Vraie romane,
Ma lettre fera le tour de la terre, étant
L'alouette qui vit bien au creux du rocher.
J'ai refondé ma vie sur tes yeux de clocher,
À l'entour de notre chapelle, recadrant
Mon esprit. J'ai fondé ma vie sur l'étamine
Du matin, le pistil du soir et l'albumine
Du trésor. Je voudrais recycler le cadran...
Ananivi Hosé KOUDOUOVOH
2 OCTOBRE 2015 – LOMÉ.
mardi 29 septembre 2015
SONNET POUR ABALO KADANGHA
J’ouvre le défilé militaire, aux côtés
Du roi des armées, dans le fiacre d’apparat,
Certain de marquer mon temps. Vingt-et-un carats,
J’arpente le Mont Blanc, prenant d’assaut, beauté
Dans l’âme, le massif du Caucase, doté
De l’esprit de Ponty ! Laiton de Tamara,
Dévidant et filant, j’entretiens Niagara
Divinement, tendon d’Achille taroté !
Je ferme la marche de pourpre en élastique,
Célébrant le vaisseau spatial, teint de plastique !
Orpiment, je dore mon pays fréquemment
Au soir des batailles, fédérant comme Ruth
Nos troupes d’élite, fécondant l’autoroute
De l’information, la parant éloquemment !
Ananivi Hosé KOUDOUOVOH
02 mai 2015 – Lomé.
QUINTETTE D’ALEXANDRINE HANTZ SANDY CAMPELL
Reine de gloire, ton image majestueuse
Fleurit le Togo aux rendez-vous culturels :
Jeune déesse, ta taille d’autruche, scelle
Avec la nature comblée une vertueuse
Alliance. Ton regard éblouissant, luxueuse
Villa, déhanche tout, apaise nos querelles
Aux festins impériaux. Ta démarche, recel
De régal pour les yeux, t’affranchit, affectueuse
Pensée, du décor à l’aveuglette du vent
Qui souffle violemment sur ta foi. Abrivent
Exceptionnel, tu protèges la courroie
De transmission des oracles, conduisant
De façon royale les vêpres, déduisant
En douceur le froment, le cèdre, l’interroi !
Ananivi Hosé KOUDOUOVOH
25 février 2015 – Lomé.
A FLEUR DE PEAU
J'ai de vains souvenirs des enfants de ma mère:
Naïfs, ils se laissent diriger par Féli,
Conducteur aveugle, leur cachant son délit.
Méchant garnement, il les pend aux dents mammaires
De ses idoles. J'ai de vains souvenirs, Maire
Entreprenant, de mes frères et sœurs, bois de Féli,
Brûlés sans ambages. Sur l'échiquier, élit
Domicile ruse. Menaces, vent, grammaire
Loufoque pour le Roi du sonnet! Flibustier,
Sa corne racornie s'ébat pour le bustier
De l'héritier, à qui il tend toujours des pièges.
J'ai cessé de pleurer leur infamie devant
Dieu, bien habillé pour clore, redevant
A la création, leur débat, moût de Liège!
Ananivi Hosé KOUDOUOVOH.
8 JUILLET 2015 - LOME.
vendredi 25 septembre 2015
AVANT-PROPOS
CONSTRUIRE LE RÊVE TOGOLAIS DANS LES LIMBES DE LA PAIX ET DU DÉVELOPPEMENT, RÉVÉLÉS PAR L’ESPRIT DE VIE !
J’ai rompu avec les habitudes de la maison pour écrire ce recueil de poèmes étranges. J’ai rompu avec les puristes pour l’éclosion d’une aube nouvelle, à l’allure de diadème. J’ai rompu avec mon procédé d’écriture, affermi par le temps, pour tracer ces arabesques folles, à un moment critique de notre histoire tronquée, à réécrire !
En vérité, c’est sous le signe bizarre de la rupture qu’il faudra comprendre Hantz en alexandrins, mon seizième recueil de poèmes, rédigés dans l’intervalle d’un mois, par ordre de l’Esprit de Dieu, pour apporter mon soutien public à une icône, à une figure féminine, à l’avant-garde de l’affirmation du Togo dans le concert des nations.
J’offre à mes lecteurs et à mes auditeurs une image de l’égérie, simple et humble, mais audacieuse et imprévisible. J’ai coulé dans le marbre sa stèle, j’ai dressé son monument sur sa terre d’élection, au milieu des siens, afin de montrer au monde entier combien elle est comprise et aimée dans son pays !
Œuvre littéraire inédite, Hantz en alexandrins plante un nouveau décor dans la haute société, celle du show-biz, où ces sonnets sans tache ni ride exaltent une jeune fille célèbre, flambeau, étendard, porte-parole, avocate, thérapeute… d’une nation pilote que l’Afrique chérit, malgré la boue épaisse, la débâcle et l’ignominie.
Ce poème pictural traduit les aspirations d’un peuple opprimé, méprisé, réduit à la portion congrue par le péché, le manquement au but, le refus d’écouter la voix de l’Éternel et de lui obéir… Livré par le Créateur en courroux aux foudres des tyrans et consorts, sa servitude finie est amplement chantée dans ce florilège où l’héroïne fait corps avec le templum, l’espace oraculaire, délivré du joug de fer, pesant longtemps à son cou.
Vrai corps, texte liturgique, Hantz en alexandrins supplante le discours orthodoxe naïf et les reliques de la poésie dilettante de la femme aimée. Par-delà le chant épique, l’imagerie wagnérienne, actualisée et sublimée, défait la pourriture, enlève la souillure de l’incarnation, épure l’or à l’épreuve du feu de l’orfèvre…
Sur la lyre d’Orphée, j’ai psalmodié, épluché un tubercule de grand prix, voulant frayer un chemin dans le désert, au profit de l’autruche et du chacal qui glorifient le Père céleste pour la chose nouvelle qui fait déjà briller l’or de l’humanité, comme une étoile au firmament.
Lavis, ce lapis-lazuli fait entrer Alexandrine Yawa Hantz, alias Sandy Campell, la Miss Beauty Africa 2014, vivante au Louvre.
Puisse ce magistère nouveau auquel la reine de gloire prélude contribuer à parfaire notre intimité avec Dieu, à apporter la paix véritable à tous les humains, à voir l’éclatement des dons, constamment étouffés en la femme, pour un développement éternel, harmonieux, glorieux, inspiré par l’Esprit de vie qui restaure dans l’unité corps, âme et esprit, selon le plan originel du Créateur pour toute la création rayonnante.
Ananivi Hosé KOUDOUOVOH
mercredi 23 septembre 2015
LA CHUTE DE YÉHOÏAQIM
Le baptême de feu vient sur tous les nouveaux
Locataires des rues étoilées du couchant.
L’Éternel répandra, sur la maison des gens
Sans vergogne, un esprit de grâce et les chevaux
Vaillants sur lesquels l’on comptait vont, à nouveau,
Fuir en courant. Le sort de tous les dirigeants
Intrigants se trouve dans le salut, longtemps
Refusé au cours de leur mandat. Leurs caveaux
Seront livrés aux Goths et leurs dépouilles aux flots.
Aujourd’hui, le pouvoir, les honneurs, les complots,
La fortune, l’Ève les aveuglent. Leur chute
Va étonner tout le monde et leur chant funèbre,
Triste comme celui d’Ozias, dans les ténèbres,
Les conduira. Le temps court pour les parachutes !
Ananivi Hosé KOUDOUOVOH
12 juillet 2011 – Lomé.
URGENCE
J’ai posé mes premiers pas royaux dans le vide,
Attendant le secours de l’Éternel, fauché
Par ma bonté d’enfant. Ô j’ai effiloché
Mon sceptre du Levant, en déhanchant Ovide
À la cour ! J’ai posé mes premiers pas, gravide,
Célébrant ma muse d’éternité… coaché,
Frelatant mon lait à l’orée du ciel, séché
Par mes privilèges. J’ai posé, impavide,
Mes premiers pas royaux dans la consécration,
Adorant le Rocher des âges en pleine action
Comme une rivière en crue. J’ai posé premiers
Pas royaux avec la ferveur d’un bon disciple,
Pourléchant l’Esprit du Seigneur au creux du triple
Programme de la paix, démembrant les cimiers…
Ananivi Hosé KOUDOUOVOH
23 juillet 2014 – Lomé.
ESTAMPE POUR ACHAZ
J’ai reçu de toi un soutien indescriptible
Ô dans les bons comme dans les mauvais moments,
Souvent étonné de ton écoute, froment
Délicieux pour un poète ! Indicible,
Ton assistance m’a réconforté aux cibles
Du désespoir, quand tu rames tel monument
Pour me secourir dans la détresse, ornement
Du Très-Haut. J’ai reçu ton soutien accessible
À l’humanité dans la chaleur et le froid,
Demeurant interdit devant ton grand sang-froid.
J’ai reçu ton soutien étonnant aux pires heures
De ma vie, retenant le souffle pour servir
L’Éternel qui t’envoie. Je voudrais te servir
Comme un clocher aux flancs de l’Hermon ô sans heurt !
Ananivi Hosé KOUDOUOVOH
27 juillet 2014 – Lomé.
DULI BE HANYUI
Me wo Tchantchan be ma kplo Dukowo kudo
Mawu pe Nusè. Me fia dzogbe sia kudo
Bobonyenye. Me doe be nye Duko lade
Zonle Ganyenye me. Ke Tododo lade
Vi na Amesiame. Dokuitodzidzi ya
La yi to. Azoli nye la dzranuwodo,
La hlè Nutifafa va hihea me. Dodo
Nyui sia la kplo mi yi daa. Fukpekpewo ya
Ma de mi le Monyui la dzi wo. Azo ma
Degbefan Nyanyui sia vevede. Akpe ma
Da na nye Wola de Nutikokoe sia ta.
Dzidzoè son eyo nye Dzime. Kankandedzi
Yeye doakpa nam. Kutrikuku kedzi
Na Kekeli vanvan doakpa nam. Nenyo ta!
Ananivi Xose KUDUOVO
Dzove 2015 13 – Lome.
AUTOPORTRAIT 56
Je voudrais t’offrir ta plus belle photo dans
Un décor de rêve. Je voudrais exalter
Ta beauté céleste sans cor ni cri, hâter
Ta transfiguration. Je voudrais, répondant
Sûr, célébrer ton corps féminin abondant
De touche divine manifeste, dater
Ton avènement ! Je voudrais tout frelater
Pour ton lait maternel déhanchant, corrodant
Le troubadour. Quand je voudrais, sans hameçon
Pêcher à la ligne, ton regard de besson
M’emporte très loin du rivage. Grelottant,
Je voudrais sécher mon linge mouillé devant
Ta cheminée, miroir brisé de ton avant-
Garde, cachetant ton bouquet, virevoltant !
Ananivi Hosé KOUDOUOVOH
24 janvier 2015 – Lomé.
lundi 21 septembre 2015
JOB CHEZ AGOKOLI
J’ai rendu visite au chef des Éwés, courtois
Jusqu’au moment où Dieu m’imposa la rigueur
De son représentant. J’ai changé de couleur,
Fouettant ma voix de soprano aux Artois.
J’ai prévenu mon cher hôte que discourtois
Et réfractaires auront la chicotte. Chaleur
De Notsè est partie avecque la laideur
De l’inconscient. J’ai dû hâter le feu matois
Pour sécher le linge sale de notre histoire
Déplorable, le col fangeux, rédhibitoire
Du passé converti en chant ensorcelant.
J’ai posé mes premiers pas royaux, reposant
Sur l’Ancien des jours pour barioler opposant
Et pouvoir dans la joie du bonheur dégelant.
Ananivi Hosé KOUDOUOVOH
26 juin 2014 – Lomé.
RONDEAU DE DAVI AYIKO
J’ai aimé ton voile atypique quand j’étais
Au frais. J’ai aimé ta visite, tes repas
Délicieux. J’ai aimé ton couvert quand tes pas
Royaux me secouraient. J’ai aimé ton étai
Envoûtant, ton calme olympien qui me mettait
Toujours en sûreté. J’ai aimé sans compas
Ta jeunesse mouvant dans l’âge. Mon trépas
Voulu par les ronces n’aura pas lieu. J’étais
Sûr de ton amour. Je vis ta fidélité
Au quotidien. J’aime ton regard, entité
Renouvelant sans fin mon bonheur. Chaperon,
Tu es ma mère sans tampon, ma sœur habile.
J’ai grandi à l’ombre de tes yeux, malhabile
Pour te choyer au bon moment. Ton éperon…
Ananivi Hosé KOUDOUOVOH
28 AOÛT 2015 – LOMÉ.
PASTEL DE RAYMOND
J’anime les journées de fête aux alentours
De Lomé, inventant un tempo très nouveau.
J’entretiens les miens sans souci comme un dévot.
Étoile du matin, j’honore sans pourtour
Les mariés, toutes les apprenties sans détour,
Donnant aux festins leurs lettres… Tous les pavots
Dorés accueillent mon prénom, puisque le veau
D’or est mon refuge. Lorsque dans leurs atours
Le peuple restauré célèbre l’Éternel,
Je me réjouis sans pétard, car les vannelles
Des cieux m’apprivoisent. Chantre de la beauté
De l’âme, j’agis dans l’intérêt du public
Témoin de mes exploits. Cœur de la république,
J’actionne toutes les machines sans roter…
Ananivi Hosé KOUDOUOVOH
28 août 2015 – Lomé.
vendredi 18 septembre 2015
AUTOPORTRAIT 60
J'ai fait campagne pour Faure, d'une façon
Particulière, me démarquant du rivage
De Syrte par l'aura de mon discours ravage.
J'attirai l'attention du monde sur besson,
Portant au pinacle l'avorton des maçons.
Pirouette, évasant l'infâme, l'élevage
Me contraint à céder le terrain au lavage
Des caprins. Démêlant l'écheveau, ma rançon
A été payée par l’Éternel, armé
Jusqu'aux dents pour traire sa jument, quand charmé
Par le ruisseau, mauvais vainqueur, je prends en serre
La vanité de la création déchue.
J'ai restauré les murs de Jérusalem, chus,
Fondant ainsi sur le miel le Togo corsaire !
Ananivi Hosé KOUDOUOVOH
10 MAI 2015 – LOMÉ.
jeudi 17 septembre 2015
PRISE DE SOUTANE
J’ai pris la soutane sans arrière-pensée,
Devant mes parents plus médusés que les autres.
J’ai pris la soutane sans arrière-pensée,
Devant mes amis en extase. Quant aux autres,
Je les ai regardés, triomphant. J’ai tancé
Le grand repère sans cri, convaincu que l’autre
Visage du jeu est pour bientôt. J’ai pensé
Au jour le plus heureux de ma vie, sans que l’autre
Monnaie ne me manque. J’ai fait une alliance
De choix avec mon Dieu, célébrant la cadence
Du bonheur sans gêne. J’ai porté les lauriers
De Tahiti avec joie, partageant tout sans
Compter. J’ai préparé en amont tout le sang
Du jour de gloire, sûr d’être un vrai serrurier !
Ananivi Hosé KOUDOUOVOH
03 AOÛT 2015 – LOMÉ.
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