samedi 31 mai 2014
HOLLANDE AU SOMMET DU G8 EN IRLANDE
J’ai défendu becs et ongles l’exception
Culturelle, ligne de la France éveillée
Au milieu des alliés. Esclave émerveillé
Par le service de ma patrie, j’ai l’action
Du salut national comme réflexe, lion
De l’Élysée, fer de lance de la veillée
Lutétienne. Paris roc va se réveiller
Dans la frénésie pour saluer ma passion
Des questions d’intérêt commun. J’ai critiqué
La politique de Moscou en Syrie, clef
De la résolution du conflit. Nos accords
De libre échange ne peuvent pas empenner
Notre économie, sous pression, désarçonner
Les secteurs d’avenir, créer des désaccords…
Ananivi Hosé KOUDOUOVOH
23 juin 2013 – Lomé.
DÉCOUPAGE DE L’ANNÉE
J’ai découpé l’année scolaire comme un tronc
D’arbre pour cacher ma vilénie, traitement
Mauvais des enseignants. J’ai coupé ligament
Et synovie à tous les pauvres, grand poltron,
Au rendez-vous saillants. Ensemble, nous mettrons
Les élèves riblés au chômage, gaîment
Pour les faire vibrer au rythme dément
De la pyramide. À trois nous démettrons
L’avenir des enfants sciés, décapités.
J’ai découpé l’année scolaire dépitée
Par les diktats, au son du cor en calcinant
La fronde à la source. Ô gouttière sans fin,
J’obéis au comte de Paris, au dauphin,
Pape sans église, troubadour ruminant !
Ananivi Hosé KOUDOUOVOH
1er mars 2014 – Lomé.
vendredi 30 mai 2014
VILLANELLE DE KARENNE
Tu es appelée à réunir tes parents
Comme une poule rassemble ses poussins. Ange
De lumière, tu mets en émoi ceux qui mangent
Le fruit de la vigne. Ce qui est apparent
Va avec ta beauté intérieure. Garant
D’une alliance sans fin, ton père dans la frange
T’a conçue artiste pour doubler ses vendanges
Et pérenniser son nom. Ta mère, parant
Ta conception de ses atours t’a filée comme un
Turban royal, comme un yard d’exception, comme un
Tissu de soie brillant qui flotte excellemment
Au-dessus de toutes les garnisons, patène
Pour les uns, ambroisie pour d’autres. Par centaines
Tes courtisans viendront chercher le firmament.
Ananivi Hosé KOUDOUOVOH
18 décembre 2012 – Lomé.
SONNET POUR KWASSI KLUTSÈ
J’ai été le premier à quitter les palais
Luxueux pour dresser ma tente près des eaux
D’irrigation. Conscient des enjeux, passereau,
J’ai régné sobrement, évitant les délais
Poudreux au peuple, sûr de gagner. Mon balai
A servi, assaini les finances. Réseau
Étanche, mon fauteuil a plafonné taureaux
Mouflons, muftis, moujiks, mimosas, cor malais
Aux rendez-vous saillants. J’ai sonné la trompette
Du retour avec les arrhes de l’Esprit, dette
Morale en veilleuse. J’ai joué de la flûte
Humblement, m’illustrant comme un grand rassembleur.
Dans mes quartiers, j’ai vu, innocent, le sableur
Et le gourmet être sur le sable. Percute !
Ananivi Hosé KOUDOUOVOH
10 août 2013 – Lomé.
dimanche 25 mai 2014
AUTOPORTRAIT 33
J'aime ma mère comme un gamin. Benjamin
Reconnaissant, j'ai dû renoncer à la gloire
De l'Occident pour la suivre au Togo, couloir
Étroit entre rêve et réalité. Demain,
La postérité comprendra mes parchemins
Et mon sacrifice. Je pleure l'abreuvoir
Français qui m'a soûlé, tous les lits dérisoires
Sur lesquels ma passion a trouvé son chemin,
Le fameux doctorat auquel je tiens, séjour
Onéreux vers une carrière… J'ai toujours
Envie de mes tétées, de mes bains à l'eau chaude
Dont elle a le secret, de mes plats préférés,
À son ombre, de son écoute lacérée
Par le temps, de sa grande beauté émeraude…
Ananivi Hosé KOUDOUOVOH
30 août 2012 – Lomé.
mercredi 21 mai 2014
DRÔLE DE FONDATEUR
J’ai fondé une école pilote et innovante
Sur les ruines de mon foyer. Menteur, je mets
En épingle toutes mes lectures, promets
Ciel et terre aux femmes pour semer l’épouvante.
J’ai fondé une école pilote et innovante
Sur le sang dispersé du personnel. Gourmet,
J’achète des poissons exotiques, remets
À demain la paie des enseignants. Je me vante
D’avoir reçu une formation sérieuse
De syndicaliste. Gestion calamiteuse,
Mon bilan sans appel me montre la sortie.
J’ai fondé une école pilote et innovante
Pour déstabiliser mon pays. Décevante,
Ma relation à autrui tient les orties.
Ananivi Hosé KOUDOUOVOH
18 février 2014 – Lomé.
LETTRE AUX MÉDIAS
J’ai pris en otage tous les médias d’État,
Décapitant tous les journalistes à l’affût
De la liberté et de la vérité. Fût
Vidé par le colon, j’ai fauché en bêta
Mes frères et sœurs conscients des enjeux. Reliquat
D’une pyramide ampoulée, je dicte au flux
Qui me berce comme un enfant gâté l’abus
Du pouvoir exercé par mes godillots, tas
D’immondices aux titres ronflants. Vassal à vie,
J’ai nommé mes valets les plus soumis, avis
Aux amateurs pour la mise en scène élégante.
J’ai dompté ainsi ceux qui doivent libérer
La vie, éclairer le peuple pour conférer
Aux chantres équitables l’onction qui déchante…
Ananivi Hosé KOUDOUOVOH
02 mai 2014 – Lomé.
LETTRE AUX SUPPORTERS OCCIDENTAUX
Je pousse des cris de singe pour célébrer
La suprématie des joueurs noirs. Fin raciste,
J’entonne un cantique de gloire, roi fasciste
Immolant des agneaux sans tache. Démembrer
L’Afrique nous conduit chaque fois à cabrer
Quand elle sourit, à vilipender bassiste
Et maestro au fond des stades. Pur laxiste
Pour nos pétales, je fane ce qui est timbré
Ailleurs. Sans fair-play, je détruis le sport, régnant
Par la haine, liégeant des vedettes, trépignant
Des stars au gré du vent. Je porte sans ambages
L’opprobre d’un peuple décapité, jappant
Devant le fiacre, mu par mon temps dérapant.
J’ai perdu repère et boussole, sans bagage !
Ananivi Hosé KOUDOUOVOH
25 mars 2014 – Lomé.
samedi 17 mai 2014
MOT DE L’AUTEUR À L’OCCASION DE LA DÉDICACE DU RECUEIL DE POÈMES LAMENTATIONS SUR LA CÔTE D’IVOIRE D’ANANIVI HOSÉ KOUDOUOVOH, LE SAMEDI 6 AVRIL 2013, À LA MATERNELLE DE L’ÉCOLE ALPHA, À LOMÉ.
Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs,
Auguste assemblée !
« Le souffle du Seigneur Dieu est sur moi, car le Seigneur m’a conféré l’onction. Il m’a envoyé porter une bonne nouvelle aux pauvres, panser ceux qui ont le cœur brisé, proclamer aux captifs leur libération et aux prisonniers leur élargissement ».
J’ai écrit les Lamentations sur la Côte d’Ivoire, à la demande de mes élèves de la seconde générale A de l’année scolaire 2010-2011 de l’École Alpha, au lendemain du bombardement par la force Licorne de la résidence du Président Laurent Gbagbo. Cet acte violent et provocateur n’a jamais cessé de me hanter au cours des mois qui ont suivi ces frappes aériennes destructrices, ordonnées par la France colonialiste du Président Nicolas Sarkozy.
Deux ans après la terreur, je me réjouis de prendre la parole devant vous, en tant que poète, dans le berceau de ce recueil de poèmes, pour dénoncer les commanditaires et les profiteurs de cette ignominie. La guerre civile en Côte d’Ivoire a détruit un pays africain au passé glorieux dont le reflet a attiré la jalousie des prédateurs qui ont organisé un vaste complot de déstabilisation pour briser ce célèbre miroir sous régional, avec la complicité de l’Afrique désorbitée et sans voix et la trahison de certains Ivoiriens égoïstes, cupides, assoifés de pouvoir.
J’ai voulu, dans « mes vers tout remplis de fusain », flétrir non seulement l’hypocrisie de l’Occident impérialiste et fripon mais aussi la couardise ambiante des Africains, plus soucieux de l’intérêt personnel éphémère que de l’intérêt collectif, héroïque et éternel.
Je ne voudrais pas revenir sur la litanie des exactions de la junte au pouvoir, avec son lot de discours démagogiques car le chaos actuel dévoile l’irrationnel de son arbitraire. Au contraire, j’aimerais saluer la mobilisation spontanée des « jeunes patriotes », à maintes reprises, pour porter secours à la patrie en danger, chaque fois qu’elle était assiégée, pour servir de bouclier humain au roi embusqué, pour choisir de mourir triomphants sous les balles des agresseurs qui croyaient que l’effet des baïonnettes suffirait à les désemparer.
Je regrette la manipulation des consciences orchestrée par les médias occidentaux, malheureusement relayés par les chaînes africaines, englouties par la candeur et les moyens limités. Ainsi donc, au cours du conflit, Laurent Gbagbo et ses collaborateurs étaient passés à tabac, diabolisés par la métropole et ses alliés tandis que « ADO, LE ROITELET » était présenté comme un démocrate, un sauveur, le Messie.
À l’heure du bilan, plus personne n’est dupe ! Le strapontin passe son temps à céder des contrats juteux aux grandes entreprises étrangères et « vit son martyre sur le trône immonde qui l’abandonnera ».
Cependant nous croyons que la libération des détenus politiques sera une « opération éclectique » et le retour triomphal du Président Laurent Gbagbo, un impératif catégorique ! À l’aube de ce jour, point n’est besoin de crier sur les toits le retour des réfugiés politiques auxquels on prévoit l’échafaud parce que, de tous les horizons, des quatre coins du monde, un peuple debout affluera pour chanter en chœur l’hymne d’allégresse, à la gloire du Dieu vivant qui compatit aux douleurs de l’Afrique opprimée et prend soin de ses enfants car, contrairement aux préjugés, aux hérésies, à la mauvaise foi des prédateurs, le ciel est son trône et la terre son marchepied.
Puisse cette œuvre littéraire contribuer à renouveler l’intelligence de l’Afrique endolorie et par-delà asseoir une paix véritable dans le monde, à l’heure où nous entrons dans le repos de l’Éternel qui a fait le ciel et la terre.
Je vous remercie.
Ananivi Hosé KOUDOUOVOH
05 avril 2013 – Lomé.
CORPS DE LA PAIX, CINQUANTE ANS DÉJÀ!
L’appel du Président Kennedy, écouté
Par plusieurs milliers de volontaires, permet
Aux Américains de connaître les sommets
Encor inconnus il y a cinquante ans. Douter
Maintenant de ce corps, c’est nier la loyauté
De ces jeunes gens qui ont pris des risques, ramé
À contre-courant pour voir les peuples entamer
La connaissance qu’il faut d’eux-mêmes. Beauté
De l’âme, qualité de vie, la tolérance
Passe par-là ! En tout cas, le grain de confiance,
Utile aux humains, a bien germé dans l’esprit
Des dirigeants du bloc prédestiné par Dieu
À l’éclosion d’une nouvelle ère. Pardieu !
Le chef suprême est un homme noir, grand d’esprit !
Ananivi Hosé KOUDOUOVOH
03 mars 2011 – Lomé.
SONNET POUR DENIS AMUZU-DZAKPAH
Monseigneur, le rocher des âges t’a placé
Au sommet de sa tour dans les derniers moments
Pour sauver le plus grand nombre. Tu es froment
Et pluie de l’arrière-saison, col déplacé
Pour porter le flambeau du juste, dépassé
Par l’arrogance des méchants. Ton dévouement
Prépare l’Église à la moisson. Constamment
Prêt à glorifier l’Éternel, agacé
Par les divisions et les sectes, tu triomphes
Du monde sensible, sous l’emprise des gaffes.
Ton ministère éloquent s’exerce librement
Et hardiment pour le bonheur de ton troupeau.
Dans l’unité de la foi, allons au repos
Dans la dignité, prêts au son du firmament.
Ananivi Hosé KOUDOUOVOH
28 juin 2013 – Lomé.
ÉGLISE ÉVANGÉLIQUE LE ROCHER
J’ai passé des moments agréables dans tes
Parvis, ému par ton accueil triomphal et
Ton adoration réussie. Paraclet,
Tu consoles bien tous les affligés dans tes
Aires ouvertes au Seigneur. Mystérieux, dans tes
Assemblées, j’ai lu la joie de vivre… Gourmet,
J’ai couvert ton culte de gloire, réclamé
Un franc succès à tes pasteurs. Filant dans tes
Jardins, j’ai suivi ta prédication avec
Attention du début à la fin. Médiathèque
Moderne, ton temple fournit à l’étranger
Dépaysé un toit paternel aux accents
Magnifiques. Pourtant tes orages, cassant
La solitude et le stress, broient les orangers…
Ananivi Hosé KOUDOUOVOH
02 février 2014 – Lomé.
HOLLANDE REND HOMMAGE À JULES FERRY
Président, ton grand amour pour Jules Ferry
S’est confirmé encor par ton premier hommage
Au père de l’école laïque. Ton sage
Discours aux Invalides fut un tilbury
Car ton couteau a bien tranché les armoiries,
Clarifié ta position, montré que tes pages,
Choisies avec doigté, vont des aréopages
Chers à toi au peuple vaillant des librairies.
Lorsque tu honores le pape de l’école
Obligatoire et gratuite, tu auréoles
Toute l’éducation nationale, signe
Un nouveau contrat social dont le nœud rassure
La majorité toujours confiante. Ta lecture
De l’histoire revalorise tes consignes.
Ananivi Hosé KOUDOUOVOH
07 décembre 2012 – Lomé.
ÉPI D’OR
J’ai sculpté mon jardin avec une finesse
D’artiste. Peintre, je scelle toujours mes toiles
Avec la couleur et le mouvement d’étoile
Du matin, célébrant firmament comme ânesse
Portant un joug doux et humble. Jeune déesse,
J’ai fléchi les genoux de nombreux félins, poils
Élidés par mes yeux, médusant tout leur voile,
Lisant tranquillement ma destinée, Altesse
Fatiguée de gâteaux indigestes. Polka,
Je danse au rythme du vigneron. Mazurka,
Je confonds les jaloux défaits par mon confort
Et mon glamour. Sur les hauteurs, je viens planter
Un cèdre verdoyant, un prunier supplanté
Par un dattier en fleurs, voulant mon réconfort.
Ananivi Hosé KOUDOUOVOH
24 janvier 2014 – Lomé.
ÉPITAPHE
Quand vous lirez sur ma pierre tombale mon
Désespoir poignant dû aux complications
De mes études dans la brousse, application
Immédiate, sachez que j’ai cédé aux monts
Infâmes ma fierté virginale, artimon
Dépecé au profit de la survie, traction
Avant aux antipodes de l’attraction
Du gain sordide sur mes cuisses de démon.
Quand vous lirez sur ma pierre tombale mon
Affliction de catin blême, sachez que mon
Courroux nourrit ma vie, océan de sanglots
Longs, étouffés par ma beauté juvénile au
Bord du gouffre. Quand vous lirez sur pierre, faux
Dévot, ma haine de la tyrannie, sanglots !
Ananivi Hosé KOUDOUOVOH
25 janvier 2014 – Lomé.
AUTOPORTRAIT 47
Je refuse d’être l’archer du roi de Prusse,
Crotté, sans cheval, à la lutte nuit et jour,
Affamé et mourant près des frondeurs toujours
Bien vêtus, bien nourris, portés sur des capuces
Affreux, saignant l’horreur des ténèbres. Lab russe,
Je répands des baryons aux côtés du séjour
Éternel dans le cœur des humains. Faux beaux jours,
Je refuse d’être l’odeur de vos prépuces
Ensanglantés, l’objet rivé de vos sarcasmes,
Entonnés aux tristes heures de vos arrêts, spasmes
Éclaboussés par le hurlement des poupées
Stériles, pleurnichant au venin sinueux
Des leucémiques dans les plastrons ténébreux,
Emportés par les flots secs des lauriers coupés.
Ananivi Hosé KOUDOUOVOH
21 janvier 2014 – Lomé.
mardi 13 mai 2014
L’ARMÉE DU REPOS
Je garantis la paix sans arme destructrice,
Promeus la concorde sans créer des conflits,
Assure vraiment la sécurité sans cri,
Protège la terre sans bruit de médiatrice
Du segment. J’enterre la guerre, annonciatrice
Du règne glorieux sur le monde. Déconfit,
Le pouvoir séducteur de la violence ! Brie
Exalté par croûte fleurie, j’ai la matrice
Du bonheur intégral des humains connectés
Au Créateur tout le jour. J’ai déconnecté
Les soldats de ce temps de l’emprise du moi,
Formé en eux force et intégrité sans loi
Contraignante, sain et dispos, de bon aloi,
N’exécutant que des ordres purs, du surmoi !
Ananivi Hosé KOUDOUOVOH
11 mai 2014 – Lomé.
lundi 12 mai 2014
SONNET POUR AKOÉTÉ DANGBO
J’ai promis de fournir le courant électrique
À toute l’Afrique à travers notre cascade
De Kpimé. J’ai promis de changer aux arcades
Les cinquante-quatre réacteurs nucléiques
Du Japon en trois ans. J’ai promis, encyclique,
De rendre la vie plus aisée aux barricades,
Aux agriculteurs, à tous les humains. Aux rades,
Je pourrais cesser des tsunamis, sans pratique
Occulte. J’affirme la fin des travaux sur
La pression atmosphérique. Je rassure
Que Torricelli, c’est fini ! J’attends les cloches
Pour jaillir comme une fontaine. J’associe
Tous les opprimés à ma cause. J’ai occis
La trahison, les liens avec l’argent dans les poches…
Ananivi Hosé KOUDOUOVOH
06 février 2013 – Lomé.
MATINÉE D’ORAGE
J’ai chanté nuit et jour à Gomer toute une ode,
Célébrant une mante religieuse fière
D’épauler mes détracteurs, vieux conifère
Aux racines éparses, couvrant un épisode
Douloureux de ma vie, scellant une période
Aride, desséchant les ruisseaux, les rivières
Canalisées par le rocher des âges, mère
Nouvelle dépitant les vagues qui corrodent
Stupide. J’ai chanté nuit et jour un flacon
D’aspic à brasier fauve à travers un balcon
En forêt. J’ai chanté triomphant un pantoum
Négligé, celui de l’urim et du thummim,
Grâce auquel ma cause sera entendue
Et écoutée. Quand j’ai chanté mon étendue…
Ananivi Hosé KOUDOUOVOH
29 janvier 2014 – Lomé.
MARÂTRE
J’ai ri jaune aux fiançailles de ma fille, corps
Calciné par les mauvais produits cosmétiques.
J’ai ri jaune à son mariage cloporte antique,
Animé par Mammon et trône ancestral. Cor
Cacophonique, je chante en canon, décor
Poudreux d’un clan jappant. J’ai ri jaune, portique
Bizarre, sans levier, hypocrite, cantique
Sans harmonie, approuvant perfidie, tort
Véniel pour une vieille guenon. Rusée,
J’ai couvert les crimes de mon faon, récusé
Toute démarche allant vers un apaisement.
Mijaurée, j’ai cru que j’avais réussi à
Obtenir l’essentiel en frappant le Nil à
L’embouchure. Case départ ! Cent bégaiements !
Ananivi Hosé KOUDOUOVOH
31 janvier 2014 – Lomé
SONNET POUR RODRIGUE
J’ai souhaité un joyeux anniversaire à
Mon ami dans une prison dorée, vidant
Mon cœur déçu par la nouvelle, élidant
La voyelle du mont des Oliviers. Plaira
À qui veut mon avis sur son sort. Déplaira
À qui veut mon avis sur son sort. Dévidant
Et filant, mon ami écrira des vers dans
La fournaise ardente, célèbre magistrat !
J’ai vécu longtemps à ses côtés, partageant
Ses joies étranges et ses chagrins souvent rageants.
J’ai appris à l’aimer malgré tout, avec le
Recul nécessaire, plaidant sa cause comme
Aucun autre, voulant son bonheur, dans la Somme,
Heureux de l’accueillir à Malmaison au lieu…
Ananivi Hosé KOUDOUOVOH
03 février 2014 – Lomé.
DÉLILA
J’ai tourné la page de l’oppression fœtale
Dans mon foyer, livré chaque fois aux scieurs,
Marronnier transplanté. J’ai tourné Messieurs
La page orchestrée par votre taupe létale,
Aimant l’horreur amer de l’injection fatale
À la douceur d’une relation, farceurs,
Harmonieuse. J’ai tourné la page, sieurs
Grincheux d’une jument efflanquée, sommitale
Avalanche de blocs échouant dans le val
Aux formes fraîches de la Bondasca. Serval,
Elle aime dominer, déteste le servage,
Croyant que les siens au pouvoir la couvrent de gloire.
Athalie te montre ton sort lorsque la Loire
Sera un étang qui s’ébat pour tarir. Rage !
Ananivi Hosé KOUDOUOVOH
08 février 2014 – Lomé.
jeudi 1 mai 2014
SONNET POUR FRANÇOIS
Je vais canoniser deux papes bientôt sans
Artifice, certain d’élever mes collègues
Au rang des saints. Quand mon heure de gloire lègue
À l’Église ce chant empourpré, délaissant
Les préjugés, je dis au monde tapissant
Dans l’ombre ma joie de servir… Quand je délègue
Aux cardinaux mon vrai pouvoir, je les rends bègues
Pendant un moment pour sourdre après. Salissant
Le froc, j’ai vomi les prêtres anormaux, durci
Le ton dès mon mandat pour instruire endurcis
Et laxistes au rendez-vous saillant. J’ai plaidé
Pour un corps de Jésus-Christ intégrant les pauvres
À sa démarche de chaque jour. Ainsi s’ouvre
Une nouvelle ère que je vais valider…
Ananivi Hosé KOUDOUOVOH
04 avril 2014 – Lomé.
COMPLAINTE SUR JEAN XXIII
J’ai convoqué le Concile du Vatican
II pour rythmer la danse, certain de faire
Ma part dans le fleuve qui charrie les affaires
De l’Église. Pape de souche, pélican,
J’ai dénoué crise cubaine, critiquant
Les leaders assoiffés de guerre. Comme un fer
En colonne, j’ai fait un bloc devant le fer
En rideau pour sceller la paix, en astiquant
Le monde en perdition. Mon court pontificat
A innové, défait des pratiques, mica
Au creux du rocher des âges. Châtelain mûr,
J’ai rempli le palais sans précédent, brassant
Les communautés de tous horizons, massant
Les foules devant le Saint-Siège sans augure.
Ananivi Hosé KOUDOUOVOH
09 avril 2014 – Lomé.
AU ROI DU SONNET
J’ai reconnu dans votre regard familier
L’ombre d’une grotte protectrice. Depuis
Je contemple encor la merveille qui y luit :
L’éclat des sept bougies du divin chandelier.
Maitre talentueux, vous avez au chevalier
Novice, maladroit et fripon que je suis,
Enseigné les secrets de l’Art noble. Réjoui,
Laissez-moi donc épousseter vos souliers !
Vos paroles remplies d’une rare sagesse
Témoignent d’une onction qui surpasse l’adresse
De ceux qui excitent le Léviathan. Élève,
Élisée, je vous prie : laissez votre manteau,
Quand, glorieux, le céleste attelage aux chevaux
De feu atteindra les Cieux où il vous élève.
Éli BODJRÉNOU
06 avril 2014 – Lomé.
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