FAMILLE KADHAFI

Autrefois tu étais adulée, défendue
Par la majorité des dirigeants du monde.
Depuis la cabale contre toi, on n’abonde
Plus dans le même sens que toi. Attendu

Au Niger le dauphin mutilé s’est rendu
Manu militari au pouvoir… La profonde
Crise produite par la mort du guide émonde
La Libye, livre ses ressources aux prétendues

Puissances. Aujourd’hui Saadi fait les frais
Du rouleau compresseur qui vient de mettre au frais
Moatassem. Un à un la junte et ses alliés

Éliminent les fils du leader africain
Qu’on craignait le plus. Sur l’autel panafricain
Où tu es immolée Dieu bat les mésalliés.

Ananivi Hosé KOUDOUOVOH
08 décembre 2011 – Lomé.
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SONNET POUR GILBERT AKÉ N’GBO

Professeur, ta passion pour l’enseignement de
L’économie te met toujours à l’avant-garde
De l’intelligentsia africaine. Tu gardes
Ta chaire dans toutes les mémoires. Au lieu de

Valoriser tous tes acquis, le pouvoir de
Yamoussoukro a fait un trait sur toi. Regarde
Aux sommets où tu as niché ! Arrière-garde
De ton armée, notre régiment, doté de

Toutes les munitions, continue le combat
Collectif. Ta prison prouve que le débat
Sur le bien-fondé de la tyrannie aveugle

Des pachydermes doit être mené. Ton sang
Ne coulera pas pour des infractions sans
Fondement. L’histoire surprend les bœufs qui beuglent…

Ananivi Hosé KOUDOUOVOH
08 juillet 2011 – Lomé.
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AÈDE EN FURIE

Ce cœur qui haïssait la guerre et la satire,
Ce cœur qui battait au rythme des éloges,
Ce cœur qui acceptait tout harponne les loges
Occultes qui ont fait fi de la vie des sires

Et du peuple ivoirien. Au moment où les tirs
Des mercenaires se font entendre et délogent
Des citoyens en paix, au moment où l’on loge
Des coopérants à la solde de Saint-Cyr,

Dans des foyers luxueux, ô ce cœur n’a qu’un mot
D’ordre : révolte armée contre le faux marmot
Et mort à ses patrons ! Tandis que nos entrailles

Bouillent, des millions de Noirs sont obsédés
Par leur sort quotidien, dans un monde où les dés
Sont toujours jetés pour leur malheur, où qu’ils aillent !

Ananivi Hosé KOUDOUOVOH
07 juillet 2011 – Lomé.
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COMPLAINTE SUR DÉSIRÉ TAGRO

Première victime des bouchers d’Abidjan,
Ta mort atroce fait réfléchir sur les bases
Du pouvoir aveugle dans ton pays. La hase
Qui court plus vite que des sommes à Manhattan


Va gémir bientôt dans les pièges des perdants
Qui l’ont investie. Pas de clarté sur la rase
Campagne où tu meurs ! Pas de clarté dans les phrases
Des assaillants qui t’ont chassé ! Des trafiquants


D’influence ont percé ta côte et leurs murmures
Doux et légers valent encor moins que leur armure.
Dans ton repos, oublie le vent du nord, soufflant


Sur ta terre, les faux dévots qui continuent
D’égrener chapelets et pistolets ! Minuit,
Leurs complots contre le peuple atteindront leurs flancs…


Ananivi Hosé KOUDOUOVOH
06 juillet 2011 – Lomé.
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PROPOS DE YÉHOЇAQIM

J’ai émis un mandat d’arrêt contre celui
Qui nous fait le plus peur parmi nos compagnons.
Chef charismatique, son verbe, sans rognon,
A rassemblé plus de fidèles que celui

Du chef des insurgés. Mais, je sais que celui
Qui mettra la main sur lui mettra des oignons
Dans les yeux. Le leader des jeunes champignons
A fleuri dans le cœur des Africains. Celui

Qui le livrera aux tribunaux fantoches
Saura qu’il ne peut pas raccommoder ses poches
Trouées. J’ai quand même l’audace d’espérer

Son emprisonnement. S’il meurt en combattant
Ma tyrannie, je lui jetterai des fleurs, tant
Et si bien que mon but est de l’exaspérer.

Ananivi Hosé KOUDOUOVOH
06 juillet 2011 – Lomé.
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LE RÈGNE DU MARGOUILLAT

J’ai dit oui au comte de Paris pour l’assaut
Contre le palais de mon roi, il y a deux lunes.
J’ai dit oui au roi de France pour les communes
De mon pays. J’ai dit oui pour les soubresauts

En faveur du Louvre. J’anéantis les sauts
De mes solliciteurs, poursuivant dans les dunes
Mes opposants, livrant à la cour importune
Mon président. Seul aux affaires, mon sursaut

D’orgueil m’entraîne vers le gouffre. J’ai dit oui
Au tyran pour sauver ma peau. Béni-oui-oui,
Je ne conteste aucun ordre. Mes devanciers

M’ont instruit à propos. Aujourd’hui, scélérat,
Mon maître me dicte tout. L’on accéléra
Ma descente aux enfers par ces échéanciers…

Ananivi Hosé KOUDOUOVOH
29 juin 2011 – Lomé.
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ADO, LE ROITELET

J’ai tripatouillé les élections, accédant
Aussi au pouvoir par les armes… J’ai livré
Mon pays aux fripons… J’ai été délivré
De la main de mon roi… Mais, nos antécédents

M’ont conduit à jeter l’opprobre sur ses dents…
Je l’ai traîné comme un brigand… Je l’ai privé
De liberté… Pis, je l’ai déséquilibré,
En le séparant de sa femme… Mon ardent

Désir est de le voir s’effondrer à mes pieds…
J’ai emprisonné ses collaborateurs… Pied
Bot, j’ai limogé les cadres de sa région,

Au moment où plusieurs coopérants, recrues
Au nom des colons, sont en train de manger, cru,
Nos richesses… Vive la belle contagion !

Ananivi Hosé KOUDOUOVOH
28 juin 2011 – Lomé.
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