PAROLES DE YÉHOΪAQIM

Je suis content d’être investi devant plusieurs
Dirigeants qui, comme moi, sont mal élus par
Leur peuple. Nos patrons viendront de toutes parts
Voir notre soumission entière. Ces Messieurs

Respectés sont fripons. Ils ordonnent malheur
Chez nous, avec notre appui et tous leurs remparts
Ne suffiront pas à m’apaiser. Mon départ,
Déjà programmé, est imminent. Mon bonheur,

Apparent ! Mon serment, faux comme les fafiots
Qu’on m’a promis, nuira même aux enfants idiots.
Je veux me défaire de ce joug très pesant,

De ce trône immonde qui m’arrache les nuits
Paisibles. À tous ceux qui sont hors du circuit,
J’adresse un vœu ardent : épaulez l’opposant !

Ananivi Hosé KOUDOUOVOH
17 mai 2011 – Lomé.

COMPLAINTE SUR PARIS

L’Éternel a brisé le joug du roi de France
Sur l’Afrique noire francophone. Pendant
Longtemps, ce tyran a retenu les élans
De mon peuple. Cité inique, l’abondance

Matérielle a pris le pas sur toute présence
À son esprit de la liberté des garants
De l’intégrité de nos pays. Arrogant,
Ô le club de Paris croit que son ascendance

Sur notre continent est adéquat ! Le temps
Vient où les yeux de tous les peuples opprimés, grands,
Vont s’ouvrir sur les torts de la domination

Française. L’histoire va changer en faveur
Des Africains, conscients des maux de l’oppresseur,
De la nécessité de leur affirmation.

Ananivi Hosé KOUDOUOVOH
12 mai 2011 – Lomé.

LA DROITE CRAPULE CHANTE :

Nous avons arrêté ce fumier de mauvais
Nègre qui luttait bien pour l’affirmation
De son pays car, dans nos colonies, portion
De la métropole, personne ne devait

Conduire les Noirs à s’affirmer. Il rêvait
D’égalité entre les États. Sa vision
Politique privait nos sociétés d’action
Exclusive sur le marché. Il activait

Ses frères contre nous. Pourtant, il a raison :
Les béni-oui-oui nous montrent la déraison.
Pape sans église, nous les manipulons

Comme nous le voulons. Soucieux des intérêts
De leurs patrons, ô ils font tout pour que l’ivraie
N’empêche pas nos grains de germer ! Pauvres cons !

Ananivi Hosé KOUDOUOVOH
05 mai 2011 – Lomé.

UN TRIBUN DU PEUPLE S’ÉCRIA :

J’ai été contraint par des forces impérialistes
De rallier le camp du nouveau président
Pour calmer les esprits surchauffés. Résident
Temporaire au sommet de l’armée, notre liste,

Soutenue pour taire les vrais nationalistes,
Sera déchirée quand l’heure des incidents
Redoutés passera. Ô ce cri strident,
De mon âme éperdue, vient. Les régionalistes,

En poste aux quatre coins du pays, me battront,
Me tueront au moindre faux pas. Ils combattront
Alors pour une autre cause, moins évidente

Que la première, qui sous-tend leur énergie,
Qui dynamise leur combat : la synergie
Nord-sud où l’Afrique reste très dépendante.

Ananivi Hosé KOUDOUOVOH
24 avril 2011 – Lomé.

YÉHOΪAQIM PARLE :

J’ai été porté au pouvoir par une armée
Étrangère, grâce au soutien de mes collègues
De la sous région, pour faire ce que me lèguent
Mes suzerains. Vassal à vie, j’ai réarmé

Des rebelles qui me feront la peau. Charmé
Par le trône, je n’ai pas hésité, vieux bègue,
À mettre à feu et à sang mon pays. Délègue
Le pouvoir au chef des insurgés ! Proclamez

La réconciliation nationale ! Rendez
À la justice le héros ! Appréhendez
Les autres suspects ! Et vous verrez bien comment

Dans les médias, acquis à notre belle cause,
Nous vous flatterons. J’ai quand même un petit chose :
Je sais que j’ai perdu le bonheur du moment.

Ananivi Hosé KOUDOUOVOH
15 avril 2011 – Lomé.

LA FORCE LICORNE

La force Licorne a bombardé le palais
Du Président Gbagbo impunément. Cet acte
Qui provoque les Noirs ressemble à une insulte
Adressée au peuple africain. Tous les Français

Qui ont dirigé la cabale sont défaits
Dans le cœur de cette génération. Contact
Violent avec nous tous, ces raids signent le pacte
D’agression barbare des colons contrefaits

Avec nous. Le jour s’est levé pour que la guerre
Continue menée par l’Occident sur nos terres
Frappe tous ceux qui croient aux discours politiques

Trompeurs. Le massacre d’Abidjan s’est déjà
Produit ailleurs. Demain, tous ces violents combats
Vont revenir si nous nous taisons en Afrique.

Ananivi Hosé KOUDOUOVOH
11 avril 2011 – Lomé.

COMPLAINTE SUR ABIDJAN

L’arrivée au pouvoir d’Alassane Ouattara
Est précédé d’un bain de sang avilissant
La Côte d’Ivoire. Il prit des assaillants
Pour bien revendiquer sa victoire au combat

Électoral qui l’a opposé au paria
De la France, Laurent Gbagbo. Cet humiliant
Projet de société, les colons triomphants
Le présentent comme un salut pour les pachas

Africains. Le peuple noir condamne le siège
D’Abidjan, l’invasion armée qui désagrège
Notre patrimoine et l’utilisation

Des hélicoptères français pour attaquer
Nos fortifications. Ô nous allons traquer
Les nouveaux bouchers au cœur de la nation !

Ananivi Hosé KOUDOUOVOH
08 avril 2011 – Lomé.

COMPLAINTE SUR JEAN-PAUL II

Tu es béatifié par ton bon successeur
Benoît XVI, six ans après ta mort paisible,
À Rome. Polonais, ton pontificat, cible
De plusieurs attaques, montrait un voyageur

Infatigable. Ton ouverture, chercheur
Émérite, permet à l’église visible
D’asseoir vitalité et vision. Indicible,
Ton règne continue franchement dans le coeur

De nombreux pèlerins attendant sans relâche
Ta canonisation. Depuis les Appalaches,
Les voix s’élèvent vers le Saint Père pour dire

Aux croyants vérité, liberté, éternelle
Vie. Ô tes efforts, pour unir en ritournelle
Tous les humains, sont un bouquet à reconduire !

Ananivi Hosé KOUDOUOVOH
03 mai 2011 – Lomé.

LE MARIAGE DE WILLIAM ET KATE

Chers époux, vos noces font rêver des milliards
D’humains qui ont suivi votre cérémonie.
Le Prince de Galles a montré l’hégémonie
Des Anglais en parant tous les coups. Le retard

Présumé du baiser au balcon est le yard
De son turban royal. Voués aux gémonies,
Vos opposants ont ri jaune. Votre harmonie
Et votre jeunesse frappent tous les fêtards

Si bien que le futur roi et la reine mère
Vont étonner plusieurs générations d’austères
Compatriotes. Le souverain a opté

Pour l’amour : le Père qui est amour va battre
Campagne en l’honorant devant tous. Pour combattre
L’accusateur, votre foi va beaucoup compter…

Ananivi Hosé KOUDOUOVOH
02 mai 2011 – Lomé.